"Les bovins écornés correspondent à une demande des éleveurs engraisseurs français mais aussi de nos clients italiens. L'écornage permet un accès prioritaire au marché italien. Si on veut exporter, il faut écorner. D'autant plus que certains concurrents à l'international ne proposent que des animaux écornés: c'est le cas de l'Irlande."
Le taux d'écornage est plus important chez les éleveurs naisseurs-engraisseurs qui constatent au quotidien l'intérêt de l'écornage chez les jeunes bovins. Il est plus élevé aussi chez les femelles destinées à rester dans le troupeau. Des différences sont observées entre races: ainsi, culturellement, les cornes sont particulièrement importantes dans l'imagerie des races salers ou aubrac. Yves Largy le reconnaît:
"Nous avons une grosse marge de progrès mais il n'est pas facile de convaincre les éleveurs. On voudrait susciter une réflexion au sein de la filière. En race salers, si tous les éleveurs écornaient, ça changerait complètement le marché."
5 euros par animal écorné
Feder représente 192 000 bovins commercialisés dont 110 000 bovins maigres. Seulement 5 000 à 7 000 seraient écornés. Les dirigeants pensent qu'il faudrait au moins 25% d'animaux écornés afin de pouvoir faire des camions entiers pour l'exportation."Notre objectif est d'atteindre rapidement 15 000 animaux écornés chez les mâles engraissés ou vendus pour pouvoir remplir des camions avec une valorisation supplémentaire auprès de nos clients."
"La somme de 5 euros n'a pas été décidée au hasard. C'est un calcul qui correspond au temps passé par l'éleveur et à l'amortissement de son matériel: la cage, l'écorneur. Cette somme est donnée à l'éleveur sous forme de ristourne sur les approvisionnements."
Autre option: l'utilisation de taureaux avec le gène sans cornes en race charolaise. Les éleveurs optant pour cette solution bénéficieront eux aussi de la prime de 5 euros par animal sans corne.
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