L’usine Oléosyn Bio, à Thouars, détenue par Terrena et Avril, a déjà valorisé 60000 t de graines depuis 2020. L’arrivée de la coopérative vendéenne Cavac parmi les financeurs et apporteurs dès 2023 donne un nouveau cap. Objectif : doubler la production.
Malgré un contexte compliqué pour la bio, les partenaires se voulaient confiants et rassurants le 29 juin lors de l’inauguration officielle de l’usine Oléosyn Bio de Thouars, construite sur l’ancien site Sanders d’aliment lapin, reconverti pour la trituration d’oléagineux bio et détenu par la coopérative agricole Terrena et le groupe Avril.Depuis la mise en service au printemps 2020, Oléosyn a déjà valorisé 60000 t de graines. Chaque année, ce sont 25000 t de soja bio qui sont triturées (à 85% origine France, en provenance du Sud-Ouest, principalement des coopératives Qualisol et Agribio Union, et 15% d’Italie ou du Togo/Bénin), 13500 t de tournesol et 1800 t de colza bio, 100% origine France, issues en grande partie de 160 adhérents de la coopérative Terrena. Cela représente 6500 ha de tournesol et colza bio, et 8300 ha de soja bio. L’objectif affiché par Olivier Chaillou, président de Terrena, est clairement d’arriver à des approvisionnements 100% origine France, et de réussir à faire progresser autant que possible la culture de soja sur le Grand Ouest.
Enjeu de l'autonomie protéique
Une fois triturées, les graines produisent du tourteau pour l’alimentation du bétail et de l’huile pour l’industrie agroalimentaire (Lessieur notamment, et raffineries de Dunkerque ou Rotterdam). L’entreprise Avril, par le biais de sa filiale Sanders, récupère 65% des tourteaux de tournesol et colza, et 45% des tourteaux de soja qu’elle oriente ensuite vers ses usines d’aliment du bétail à Rethel dans les Ardennes, Guingamp et Boussay à côté de Nantes. Le reste des tourteaux est repris par Terrena. « Malgré la réussite de cette usine, il nous manque encore 50% de nos besoins en protéines bio pour nos élevages, notamment volailles », insiste Bertrand Roussel, directeur agriculture biologique chez Terrena, rappelant que l’enjeu du projet Terrena 2030 est de défendre l’autonomie protéique de ses élevages en atteignant deux tiers d’autosuffisance protéique sur son territoire.Si l’usine Oléosyn Bio tourne déjà à plein régime avec 40000 t/an (soit 72 t/jour en soja et 48 t/jour en tournesol), avec seulement 4 salariés sur site, l’arrivée dès 2023 de la Cavac parmi les partenaires devrait permettre de doubler la production, avec un investissement supplémentaire de 5 millions d’euros. La coopérative vendéenne aura ainsi accès à des tourteaux bio pour ses adhérents en retour d’apports équivalents en oléagineux bio. « Sur le site de Thouars, il serait même possible par la suite d’arriver encore à doubler cette capacité de production, à échéance 2025-2026 », indique Jérôme Caillé, administrateur Terrena et président de la section bio de La Coopération agricole.
Olivier Lévêque
