L'élevage est bien plus qu'un patrimoine à préserver, c'est un investissement pour l'avenir. L'élevage est une véritable opportunité pour l'économie française, a t-il affirmé en introduction de ce discours.
* La première priorité annoncée par le chef de l'État est de soutenir l'élevage par le couplage des aides à la production :
Pour la première fois depuis 2003, nous pouvons augmenter les aides couplées à la production, et nous utiliserons complètement cette liberté. Le budget des aides animales couplées sera non seulement maintenu, mais une prime à la vache laitière et une aide à l'engraissement seront introduites. Les modalités de répartition seront modifiées afin de sortir de la logique des droits historiques, au profit des volumes effectivement produits. Des aides à la production nationale de protéines végétales seront également mises en place pour réduire notre dépendance à l'importation.
* La troisième priorité est d'accompagner la modernisation des entreprises agricoles. Le budget en faveur des jeunes installés sera augmenté de 100 millions d'euros/an. Les jeunes bénéficieront spécifiquement de 1% du montant total des aides directes (premier pilier).
Par ailleurs, l'État alimentera, en plus de l'Europe, un fonds de modernisation pour les bâtiments d'élevage. François Hollande a également appelé les collectivités locales et les filières professionnelles à abonder ce fonds, dans l'objectif d'atteindre un budget de 200 millions d'euros/an, soit le double de l'enveloppe actuelle.
La modernisation c'est aussi la transition écologique : le chef de l'État a annoncé un doublement des financements pour les mesures agro-environnementales et pour le programme Ambition bio 2017.
* Le dernier objectif est la meilleure répartition des aides :
Je sais que ce sujet fait l'objet de débats voire de controverses. Je veux l'aborder avec franchise. Les aides découplées assurent l'essentiel du soutien au revenu des exploitants. Qui peut encore justifier le maintien d'un système basé sur des références historiques datant de plus de 20 ans ? ll faut changer de critères en prenant le temps nécessaire pour ne pas bouleverser l'équilibre économique des exploitations, je pense notamment aux exploitations laitières du grand Ouest. La convergence des aides sera progressive à partir de 2015 et atteindra 70% à la fin de la période.
Enfin, les 52 premiers hectares seront surdotés grâce à une enveloppe de 20% des aides du premier pilier à l'horizon 2018, dans l'objectif de soutenir l'activité et l'emploi dans les exploitations. Pour les formes sociétaires, seul le Gaec permettra une surdotation des 52 premiers hectares par actif.
Au final, François Hollande estime que près d'un milliard d'euros seront réorientés chaque année vers l'élevage dans le cadre de la Pac. Il a ajouté que la future loi d'orientation agricole sera préparée dans le même esprit, et aura comme critère principal l'activité plutôt que la surface.
Aller plus loin :
Les nouvelles orientations de la Pac, sur le site du ministère de l'Agriculture
Toutes les réactions :
Premières réactions de la FNSEA aux annonces du président Hollande sur la Pac
Jeunes Agriculteurs - Pac : un vrai signal pour une agriculture qui mise sur ses Hommes
Confédération paysanne - Pac : ils n'ont pas eu le courage
Coordination rurale : La Pac a perdu son cap
Chambres d'agriculture - Pac : une ambition politique au service d'une agriculture compétitive
Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux (FOP) - La direction est bonne mais la route de la compétitivité est encore longue
José Bové, député européen - PAC : Hollande se couche devant la FNSEA
