Allier autonomie et agronomie avec une dérobée

Chaque année à l’occasion du Concours prairies, des centaines d’étudiants en BTS réfléchissent à l’amélioration des systèmes fourragers dans des cas concrets d’exploitations agricoles. Photo : Gnis.
Le Gaec du Gourdou-Nord, situé dans la plaine Lauragaise à Bourg-St-Bernard (Haute-Garonne), élève 85 vaches laitières, 150 chèvres laitières et exploite 134,7 hectares. Pour pérenniser leur entreprise, augmenter leurs revenus et améliorer leurs conditions de travail, les exploitants envisagent d’accroître la part des terres emblavées en cultures de vente tout en continuant d’assurer l’autonomie de leur élevage en fourrage.

Maintenir l’autonomie et assurer une rotation longue

Actuellement, la rotation de la plupart des parcelles de la ferme s’étend sur huit à neuf années. Roxane Verot et Alexa Oudot, étudiantes au lycée agricole privé de Touscayrats (Tarn), saluent cette stratégie, dans le cadre de leur étude pour le Concours prairies du Gnis :

Une stratégie très favorable à la maîtrise des mauvaises herbes et des maladies car le sol voit plusieurs cultures sur une longue durée.

Chaque parcelle voit de la luzerne, du maïs, une céréale, du ray-grass italien et du maïs se succéder tout au long de la rotation.

Sur deux parcelles toutefois, la culture de maïs revient deux années consécutives. Si le blé est implanté ensuite, cette monoculture de deux années peut être préjudiciable à la qualité sanitaire des cultures ainsi qu’à la propreté de la parcelle.

Le deux étudiantes proposent donc aux exploitants d’en finir avec cette succession de deux maïs.

Prairie temporaire ou dérobée ?

Deux solutions sont envisagées :

Sur les deux parcelles concernées, 12,5 ha au total, nous envisageons la possibilité d’introduire une association de graminées et de légumineuses en dérobée après la récolte du blé et avant l’implantation d’un maïs afin de favoriser la structure du sol et l’apport d’azote par les légumineuses. Cela permettrait de réduire également l’achat de concentré pour l’élevage et donc les coûts sur l’exploitation.

Cette option permettrait à la fois d’assurer l’autonomie en fourrage de l’exploitation tout en évitant le retour du maïs deux années de suite sur une même parcelle. Si cette première éventualité est privilégiée par les deux étudiantes, une seconde solution consisterait à remplacer l’un des deux maïs par un méteil blé/avoine/pois pour réduire les intrants et les coûts de l’exploitation.

Dérobée de légumineuse favorable au sol et à l’élevage

Favorable à l’introduction d’une dérobée avec une légumineuse et une graminée, les deux étudiantes se sont intéressées au trèfle incarnat et au ray-grass italien :

Cette association restera sur la parcelle pendant 6 mois et sera semée mi-septembre. La densité de semis préconisée est au minimum de 25 kg/ha (15 kg de RGI + 10 kg de trèfle incarnat). Dans la majorité des cas, il est conseillé de réaliser le semis fin juillet, pour limiter les pertes par manque d’eau en post-levée. Cependant, le semis dans les 48 heures suivant la moisson est pratiquée depuis plusieurs années avec de bons résultats. Pour la fertilisation, les 70 premiers jours de végétation sont cruciaux. Aussi faut-il tenir compte de la croissance importante de la culture. Pour atteindre un rendement élevé en 1re coupe (de 34 kg à 41 kgMS/jour/ha), elle doit bénéficier de 30 unités d’azote après la levée et ceci dès l’annonce de précipitations. L’année suivante, pour qu’elle soit productive, elle doit bénéficier de 60 unités d’azote.

Association RGI + Trèfle Incarnat
Date de semis limite Début octobre
Dose/ ha RGI : 15 kg, Trèfle Incarnat : 10 kg
Délai avant exploitation 6 à 7 mois avant la coupe ensilée
Variété graminée Nerissa (bonne résistance à la rouille et la verse)
Variété légumineuse Cegalo
Date de récolte Avril, début mai
Insertion dans la rotation Blé/ RGI – TI + Maïs
 
Selon l’étude menée par les deux étudiantes, cette culture dérobée produit approximativement 8 tMS/ha. Soit au total 100 tMS pour les 12,5 ha concernés. Compte tenu de la situation fourragère de l’exploitation, cet apport permet d’assurer un stock fourrager de 700 tonnes/an avec les aménagements consentis. Les besoins de l’élevage ne dépassant pas 678 tonnes/an, celui-ci est donc toujours autonome en fourrage.
 
Roxane Verot et Alexa Oudot, étudiantes au lycée agricole privé de Touscayrats (Tarn), lauréates du Concours prairies 2013-2014. - Photo DR
Voir aussi :
Vers l'autonomie protéique avec la luzerne
Concours prairies 2013-2014 : la liste des lauréats
 

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