[Biosécurité] Introduction d'animaux en élevage : comment protéger son cheptel ?

L'anticipation des besoins, notamment pour gestion de la période de quarantaine, est indispensable. Photo : A. Coronel/Terroir Est
Lors de l'introduction d'animaux dans le troupeau, le risque d'introduction de maladies est à prendre en compte. Des mesures de biosécurité, notamment la quarantaine, et des analyses peuvent limiter ces risques.

Introduction rime avec anticipation. Elle est nécessaire afin de bien cerner les points critiques et de mettre en place les mesures de biosécurité adéquates.

« Tout commence par une bonne définition des besoins, explique Caroline Bouissel, directrice du Groupement de défense sanitaire (GDS) de Haute-Saône, et par la planification des procédures à utiliser lors de l’introduction des animaux : il existe en effet des périodes pendant lesquelles l’introduction d’animaux est plus simple, comme l’été, où des bâtiments d’élevage vides sont disponibles pour effectuer une quarantaine dans de bonnes conditions. De plus, on ne raisonne pas de la même manière l’introduction d’animaux destinés à l’engraissement, chez un éleveur spécialisé ou sur un site distinct, et celle de reproducteurs ou de laitières destinés à faire le reste de leur carrière dans le troupeau. Si on introduit des vaches laitières ou des génisses prêtes à vêler, comment va s’organiser leur quarantaine ? Attention, un box d’infirmerie ou de vêlage n’est pas un local de quarantaine approprié ! »

La quarantaine permet de contrôler et de sécuriser l’état de santé du bovin, ainsi que celui du troupeau, avant introduction. Elle doit se faire dans un local spécifique, à l’écart et en périphérie de la zone d’élevage, idéalement durant 30 jours au minimum, afin d’observer l’apparition d’éventuels signes de maladie. « La séparation physique doit au minimum empêcher le contact de mufle à mufle (double clôture, double barrière, organisation du pâturage par lot...). » Cette durée peut être naturellement prolongée si les précautions initiales n’ont pas été prises ou en cas de doute au sujet de symptômes peu spécifiques.

Anticiper et intégrer la période d'incubation

La quarantaine est primordiale, car un animal juste acheté a beau être apparemment en parfaite santé, il peut être en période d’incubation d’une maladie ou bien être porteur sain. Il a pu être contaminé dans son cheptel d’origine ou bien lors de son transport. Il faut éviter de l’alloter avec des animaux en provenance d’autres élevages, et pouvoir compter sur un camion de transport correctement nettoyé et désinfecté (avant et après chaque chargement).

De plus, le changement d’environnement est une source de stress susceptible de fragiliser l’animal, le rendant ainsi plus sensible aux infections ou bien favorisant l’excrétion de microbes alors que l’animal n’a pas l’air malade. Avant la descente du camion, vérifiez les différents documents ! Le statut du cheptel vendeur est un élément fondamental pour sécuriser l’introduction d’un nouvel animal : l’acheteur est en droit d’exiger des garanties, telles que le statut de cheptel « indemne d’IBR » (figurant sur la carte verte), la garantie paratuberculose, la preuve d’attestation « bovin non-IPI »… Et, en cas d’achat de femelle gestante, pensez à tester le veau pour la BVD après sa naissance.

Comme le rappellent les GDS de Bourgogne-Franche-Comté : « L’introduction d’animaux seuls ou en groupe met en contact des populations animales aux statuts sanitaires différents et surtout inconnus. » D’où l’importance de respecter certaines règles pour éviter les mauvaises surprises et l’introduction de maladies longues à éradiquer dans un troupeau qui en était jusque-là exempt.

Vérifier le statut sanitaire de l'animal avant son départ

Lors d’un achat d’animaux, la première étape consiste donc, quand c’est possible, à vérifier leur statut avant le départ (appellations, garanties, vaccinations…). Un certain nombre de dépistages sont obligatoires et des analyses additionnelles sont recommandées par les GDS départementaux, déterminés en fonction du contexte sanitaire local. Ces analyses sont à réaliser chez le vendeur, et la transaction n’intervient qu’après réception de résultats favorables. « Ce dépistage ne peut néanmoins pas forcément se substituer au contrôle d’achat », précise la directrice. L’éleveur vendeur doit aussi préciser sur l’ASDA (carte verte) si l’animal est sous traitement ou sous temps d’attente.

L'introduction de génisses laitières justifie des précautions supplémentaires. Ainsi, les pieds doivent être levés pour détecter la présence éventuelle de la maladie de Mortellaro (maladie infectieuse très contagieuse). Pour tout complément d'information, les GDS départementaux sont les interlocuteurs compétents sur ces sujets.

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