Cérience mise sur les dérobées

Cérience mise sur les dérobées. Photo : O.Lévêque/Pixel6TM
Le 29 mars dernier, Cérience a reçu une quarantaine de techniciens de coopératives et négoces agricoles du Poitou-Charentes sur sa plateforme au sud de Melle (Deux-Sèvres). Ils ont visité des essais de dérobées fourragères, le cadre du réseau Pôle Expert du semencier. Des associations graminées-légumineuses, pour des fourrages riches en protéines.

« La culture des dérobées fourragères est très technique, mais lorsqu’elle est réussie, elle peut être très rentable, surtout dans le contexte actuel de hausse des coûts d’azote et de correcteur azoté ! » reconnaissait mardi 29 mars un technicien à Luché-sur-Brioux (Deux-Sèvres), sur la plateforme d’essais de cultures dérobées fourragères, organisée par Cérience.

« Avec une douzaine de plateformes de ce type en fourragères, l’enjeu est de tester en parcelles agriculteurs nos références commercialisées et en cours d’inscription, pour observer les rendements, les valeurs fourragères, les comportements sur leurs propres parcelles », précise Guillaume Métivier, responsable développement Cérience.

Récolte début avril

Sur une parcelle argilo-calcaire de Laurent Métais, éleveur caprin de Luché-sur-Brioux, la plateforme a été semée le 30 août 2021, au combiné, après un précédent seigle semences (labouré + apport de 25 t/ha de fumier), puis roulé après semis. Pour les graminées semées en pur, la fertilisation intégrait 50 UN le 10 février puis 50 UN le 1er mars, contre deux apports de 30 UN à ces dates pour les mélanges associant des légumineuses. Aucun désherbage n’a été réalisé, seul un passage d’anti-limaces le 15 octobre. La parcelle a ensuite été récoltée pour de l’ensilage la semaine suivant la visite.

+ 2 à 3 % de MAT

« Sur notre plateforme 2021 dans les Deux-Sèvres, nous avions montré qu’une association de ray-grass d’Italie à 40 % et 60 % de trèfle incarnat Aldo (inscription 2018) conduisait à une présence de 40 % de légumineuses en plus à la récolte, + 1,3 % de MAT et + 1,59 T de matière sèche/ha, en comparaison d’une association RGI avec un TI témoin. L’enjeu est d’arriver à sélectionner des graminées et légumineuses qui aient la pousse la plus homogène possible, sans que l’une n’étouffe l’autre à l’automne ou au printemps », explique Cédric Pasquier, chef produits fourragères et couverts végétaux.

Les légumineuses en dérobée associées à un ray-grass, c’est un gain de rendement par rapport à un RGI pur, un gain de MAT de + 2 à + 3 %, et aussi un gain d’unité fourragère (UF), a rappelé le semencier : « La valeur alimentaire sera plus stable dans le temps, avec moins de risque de chute en cas de décalage de récolte lié au temps. Grâce aux associations, vous avez une vraie souplesse à la récolte », a poursuivi Cédric Pasquier. En moyenne sur une association, il convient de réduire la dose d’azote de 40 % en comparaison d’un ray-grass d’Italie pur.

Associer trèfles et vesces

Premier obtenteur d’Europe en vesces, Cérience a également mis en avant sa sélection sur l’espèce vesce commune, notamment des nouveaux types précoces types hiver comme les variétés Carbure (2019) ou la dernière Volcany (2021).

« L’intérêt de la vesce commune en mélanges fourragers, c’est d’avoir une implantation facile, une très bonne productivité et une richesse en protéines, une résistance au froid pour les types hiver, mais surtout une résistance nettement supérieure à “Sclerotinia trifoliorum” que les trèfles, tout en étant adaptée à de nombreuses conditions pédoclimatiques », a poursuivi l’ingénieur Cérience.

Les vesces velues offrent quant à elles l’intérêt d’être peu attaquées par les limaces et les sitones. « Associer trèfles et vesces dans son mélange fourrager apporte ainsi une sécurité et de la productivité », ont complété les ingénieurs techniques.

Craintes pour la production de semences

Si le semencier travaille avec plus de 1 500 agriculteurs multiplicateurs pour l’ensemble des espèces, les responsables reconnaissaient lors de la plateforme deux-sévrienne que les mises en place des prochaines surfaces de multiplications en fourragères risquent d’être compliquées vu le contexte.

« Avec des prix très élevés en blé, certains multiplicateurs s’interrogent sur leurs emblavements prochains en production de semences, où les rentabilités sont parfois variables d’une année à l’autre en multiplication de fourragères », indique Eva Béjaud, technicienne production de semences pour Cérience.

Olivier Lévêque

Cultures fourragères

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