Collecte laitière : baisse en France mais hausse en Europe

La collecte laitière a baissé dans le sud de l’Europe et augmenté dans les pays du Nord. Une situation qui s’explique par les conditions climatiques. Photo : E. Bordon
Dans le dernier numéro de Tendances lait viande, l’Institut de l’élevage révèle que la collecte laitière a baissé en France à la fin de l’année 2022, alors qu’elle était en augmentation dans l’ensemble de l’Europe sur la même période. Les conséquences de la sécheresse estivale dans le Sud et la douceur hivernale dans le Nord expliquent des résultats disparates selon les pays.
 
Depuis mi-novembre, la collecte laitière est repartie à la baisse en France. Cette tendance dépasse - 3 % en décembre par rapport à l’année 2021, alors que celle-ci était déjà très en deçà de 2020, indique l'Idele dans le dernier numéro de Tendances lait viande. Sur la totalité de l’année, cependant, la baisse se limite à 1 % par rapport à l’année précédente.
 
Ce repli dans les volumes collectés survient malgré un prix du lait incitatif.
"En novembre 2022, le prix du lait standard 38-32 toutes qualités a atteint 472 €/1 000 l (moyenne nationale), en hausse de + 5 € par rapport à celui d’octobre. Puis il s’est stabilisé en décembre. En même temps, les charges sont demeurées stables sur le dernier trimestre. Sur l’année 2022, elles ont toutefois progressé de + 19 % par rapport à 2021. Le prix du lait a quant à lui augmenté de + 20 % par rapport à 2021", détaille l’Idele.
 
Cette baisse de production s’explique par une forte diminution du cheptel laitier, qui ne peut pas être compensée par une hausse de la productivité. Le recul des effectifs s’est en effet accentué depuis septembre. Au 1er décembre 2022, ils ont de nouveau été réduits de 2,3 % par rapport à décembre 2021.
 

En Europe, un contraste Nord-Sud

Sur l'ensemble de l'Europe, la tendance est inverse, puisque la collecte de lait s’y est redressée au deuxième semestre 2022. Elle enregistre une augmentation de 1,8 % en novembre par rapport à novembre 2021. Mais ce chiffre global cache un contraste entre le nord et le sud de l’Europe.
 
En effet , l’Europe du Sud a beaucoup pâti de la sécheresse estivale de 2022. "En Espagne, la collecte a chuté de - 3,6 % par rapport à 2021 sur les mois d’août à octobre », indique l’Idele.
Les prix élevés du lait ont en revanche incité les pays du Nord à pousser la production. En Allemagne et aux Pays-Bas, profitant d’un cheptel plutôt étoffé, les élevages ont augmenté leurs livraisons de respectivement 3 % et 5 %.
 
Cas particulier, la Pologne reste quant à elle plus stable dans sa production, avec des collectes élevées toute l’année et un dernier trimestre encore en hausse de 2,5 % par rapport à 2021. L’afflux des réfugiés venus d’Ukraine (près d’un million de personnes) a apporté beaucoup de main-d’œuvre à la filière laitière, tant pour la production que pour la transformation. La consommation intérieure étant elle aussi stimulée, les volumes produits ont été transformés en lait conditionné, yaourt et beurre.

 Quelles perspectives pour 2023 ?

Les prix élevés fin 2022 risquent de ne pas perdurer, au vu de la dépréciation rapide des cours des ingrédients laitiers, annonce l’Idele. La valeur du beurre et de la poudre maigre a en effet chuté durant la première semaine 2023, à respectivement 5 290 €/t et 2 810 €/t. Cette baisse est liée à la hausse de collecte dans un contexte de demande en repli.
Pour l’heure, les laiteries nord-européennes n’ont pas encore annoncé de baisse de prix du lait et s’attendent mutuellement pour le faire. Une chute assez brutale semble toutefois inévitable, notamment en Allemagne où le prix du lait pourrait tomber à 450 €/1 000 l dès mars.
 
 Emmanuelle Bordon


 

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