La difficulté lors de cette période est de bien préparer le rumen de la génisse pour que le changement d’alimentation soit le moins brutal possible. Une attention particulière est à porter au rumen. Il est composé d’une flore cellulolytique, des bactéries qui dégradent la cellulose présente dans l’herbe et les fourrages, et d’une flore amylolytique qui dégrade l’amidon. Au parc, si la génisse n’est pas complémentée, seule la flore cellulolytique est active, d’où l’importance de préparer l’animal au changement de ration.
« Pour une rentrée en bâtiment fin octobre-début novembre, il est préférable de préparer les génisses à partir de mi-octobre en commençant à les complémenter au parc avec un fourrage sec et les compléments qu’elles auront dans la ration l’hiver », explique Jérôme Larcelet, consultant nutrition chez Seenorest.
Complémenter pour maintenir le GMQ
Dans tous les cas, en fin de saison il est conseillé de complémenter les génisses car l’herbe perd de sa qualité et devient plus riche en eau ainsi qu'en azote. Ainsi, le fourrage ou les céréales ralentissent le transit et maintiennent le GMQ.« Mon conseil serait de rentrer en priorité le lot à inséminer, précise Jérôme Larcelet. Le changement brutal de ration, la nouvelle ambiance dans le bâtiment et un éventuel soin contre les parasites stressent les génisses. Plus ces opérations seront anticipées moins le retard de reproduction et les échecs sur la première IA seront prononcés. »
Penser au déparasitage
Le conseiller en nutrition met également en avant l’importance du déparasitage qui est bien entendu à raisonner en fonction de l’âge des génisses et à l’échelle de l’exploitation.Les parasites peuvent affecter le GMQ, il est important, si besoin, de traiter les animaux contre les strongles digestifs, les paramphistomes ou encore les douves.
« Avant d’effectuer un déparasitage, un petit coup de pouce peut être donné à l’animal à l’aide d’une cure de cinq jours d’huile de foie de morue ou de vinaigre de cidre. D’après certains essais, les cures amélioreraient son efficacité », reconnaît Jérôme Larcelet.
Un changement de ration en douceur et un déparasitage si besoin suivie d’une ration équilibrée sont les trois cases à cocher pour une transition alimentaire réussie.