Des exportations dynamiques en mars 2020

La météo, le recul du cheptel laitier et les incitations à moins produire ont entraîné une diminution de la production laitière en avril 2020. CP : N.Carnet/Cniel
Dans son point hebdomadaire, l’Institut de l’élevage revient sur les dernières tendances de la collecte laitière et notamment sur l’impact du confinement pour les marchés laitiers.

Si la production laitière a connu une croissance modérée au premier trimestre ( de 1,2 %), elle est en recul sur le mois d’avril 2020 (de 0,2 % par rapport à 2019). Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette baisse :

« Il y a d’abord la météo. Le mois d’avril 2020 a été plus chaud que la normale partout en France, et les précipitations ont été nettement inférieures à la moyenne, ce qui a ralenti la pousse de l’herbe, explique Gérard You, chef du département économie des filières à l’Institut de l’élevage.

Le cheptel laitier est, par ailleurs, en recul.

« Le retrait du cheptel est plus marqué en avril, conséquence d’un nombre réduit de génisses entrées en production en juillet et des réformes laitières plus nombreuses en mars (+9 % par rapport à 2019) », commente Gérard You, chef du service économie à l'Institut de l'élevage.

Suite à la crise laitière, les laiteries ont envoyé un message de modération de la production, de même que le Cniel à travers l’aide à la réduction des volumes. « Cela a-t-il vraiment joué sur la réduction des volumes ? » s’interroge l’économiste.

« En France, pratiquement tout le lait a été collecté, ce qui est loin d’être le cas dans tous les pays en Europe et dans le monde », souligne-t-il.


Et, qu'en est-il pour le mois de mai ?

« La météo est plus clémente depuis deux semaines, elle est propice à la production d’herbe. Il n’y a pas d’incitation forte à lever le pied. Le cheptel sera probablement le facteur limitant. La production laitière devrait être plus stationnaire. Nous nous orientons, par ailleurs, vers une baisse plus ou moins prononcée du prix du lait selon les laiteries et les bassins laitiers », estime Gérard You.

Les Français ont consommé plus de produits laitiers

Les derniers chiffres confirment les tendances : les achats des ménages en produits laitiers ont bondi de 18 % sur sept semaines, alors que les achats en RHD se sont effondrés (de 75 à 85 %). Aussi, les exportations ont été positives.

« Les ménages et l’export sont deux débouchés majeurs, alors que la RHD ne représente que 18 % de la consommation des ménages, rappelle l'économiste. Les ventes supplémentaires aux ménages sont supérieures aux pertes dans la RHD, en volume. Sur huit semaines, nous sommes sur des progressions importantes en volume. Les Français ont vraisemblablement consommé plus de produits laitiers en restant à domicile. »

Du côté de lait bio, les ventes ont été boostées suite au confinement, comme l'a souligné Benoît Baron, chef de projet conjoncture laitière à l'Idele, dans la suite du point hebdomadaire.

« Les exportations ont été dynamiques en mars 2020. Pendant ce mois, malgré les quinze jours de confinement et des perturbations aux frontières, les exportations de lait liquide ont progressé de 20 %, celles de crème de 10 %, et celles de poudre de lait entier de 22 % (en volume). Nous attendons avec impatience les tendances d’avril. La situation est moins alarmante qu’il y a deux semaines », conclut Gérard You.

 
 

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