Franck Linck fait partie de ces chauffeurs laitiers qui sillonnent, chaque jour, les routes de l’Orne, de la Sarthe et de la Mayenne afin de récolter le lait d’une vingtaine d’exploitations pour Sodiaal Pays de Loire.
« En tant qu’élu CSE Grand-Ouest, j’ai vu défiler des mails régulièrement qui rappelaient les règles d’hygiène depuis le début de cette crise sanitaire, raconte le chauffeur laitier. Travaillant dans l’alimentaire, nous connaissons les règles à adopter lorsqu’il y a des épidémies. »
Le moins de contacts possible
Au sein de la laiterie, des mesures ont été prises pour limiter le contact entre le personnel :« Chaque matin, notre tradition entre les chauffeurs était de prendre ensemble un café avant de partir en tournée. Désormais, si nous le prenons, nous le prenons seul. La direction nous a également rappelé de rester vigilants chez les agriculteurs en nous demandant de ne plus accepter de café dans les fermes, mais aussi de ne plus y manger si on vient à nous le proposer. Les agriculteurs comprennent tout à fait ces mesures et tout le monde les respecte car nous avons compris que ce n’était pas un jeu. »
« Avant, pour signer les papiers, nous rentrions dans une petite pièce au sein de la laiterie mais maintenant nous n’avons plus le droit. Le midi, c’est pareil, auparavant nous avions la possibilité de nous restaurer avec les agents de quai, désormais nous faisons notre propre gamelle à la maison et nous la mangeons dans notre camion. La direction nous a aussi recommandé de ne plus s’arrêter dans les boulangeries afin d’éviter d’aller au contact des gens », explique le laitier.
Une heure de plus à chaque tournée
« Toute cette barrière sanitaire rallonge notre journée de travail. Nous avons déjà un protocole de tournée auquel s’ajoute un nouveau protocole. Ce sont un lavage de mains par-ci, un lavage de main par-là mais cela rajoute vite une heure à chaque tournée, reconnaît le chauffeur. De plus, dans notre laiterie nous faisons beaucoup de collectes de lait segmenté. Certes nous perdons du temps mais je trouve cela tout à fait normal, cela s’apparente juste au civisme. »À l’heure actuelle Sodiaal ne connaît aucune baisse d’activité. « Pour le moment tout se passe bien car il y a assez de personnes qui travaillent. Le seul risque que nous pouvons rencontrer à un moment est le manque d’emballage pour nos produits si nos fournisseurs exercent une activité réduite. »