Artisan maréchal-ferrant et podologue bovin, diplômé d’un CAP et d'un Brevet technique des métier en maréchalerie, Nicolas Fournier s'est installé à son compte dans le nord dijonnais en 2006, après cinq ans de pratique en Suisse. Son activité de pareur bovin l’a amené à réfléchir sur la question du confort des logettes.
"Je constatais régulièrement que les problèmes de pieds et de boiteries avaient un lien avec une mauvaise utilisation des logettes – avec des barres au garrot réglées pour éviter les bouses à l’arrière – et des vaches qui passaient trop de temps debout, y compris dans leurs logettes. Les blessures au niveau des jambes coïncidaient aussi avec les points d’usure des logettes.
"Quand on observe les mouvements de couchage et de relevage d’une vache au pré, on se rend compte que c’est l’épaule qui constitue l’axe de rotation. J’avais eu l’occasion de parer des vaches à l’attache dite « hollandaise », qui ne présentaient justement pas de lésions articulaires, de problèmes de gros jarrets comme j’en voyais sur des vaches en logettes. C’est la liberté de mouvement des vaches permise par la longueur de l’attache qui explique ce paradoxe. Je me suis inspiré de ce principe pour concevoir ma logette."
R&D en condition d'élevage
C'est le troupeau laitier de son frère, éleveur, qui lui a servi de "cobaye" pendant la phase de recherche et développement."J’ai commencé à tester mon prototype en l’installant dans le box de vêlage, une partie du bâtiment en aire paillée, tandis que le reste est équipé de logettes creuses, très larges… comme les places de couchage n’étaient pas limitées, pour que des vaches viennent dans ma logette, il fallait qu’elle soit vraiment confortable !"
Pendant la mise au point, il ne fixe les tubulaires qu’avec un point de soudure.
"De cette manière, j’ai pu développer une logette non traumatisante."
J’ai simplifié tout ce qui est fixations, pour faciliter la fabrication et le montage : il ne reste plus que 10 boulons, dont six pour la fixation au sol. C’est la seule logette ergonomique du marché, puisqu’elle permet le mouvement naturel de la vache. Le réglage à l’épaule permet la station debout, et autorise les animaux à tendre les pattes grâce au système d’arrêtoir amovible.