Débutons notre tour d’Europe en Italie. Les cours des jeunes bovins (JB) continuent leur progression entamée en juillet 2021.
« En Italie, l’offre en ferme comme importée reste limitée et les engraisseurs, en position de force, n’hésitent plus à réclamer des hausses de prix afin de compenser au moins partiellement l’envolée de leurs coûts de production », indique l’Institut de l’élevage.
Sur la bourse de Modène, la tendance est la même, la femelle charolaise 480-550 kg atteint désormais les 3,12 €/kg vif soit une hausse de 15% comparé à 2021. Les cours de la femelle limousine sont, eux, un peu supérieurs à 3,31 €/kg vif (+13%/2021).
+32% pour le JB R en Espagne
Un peu plus à l’ouest, en Espagne, les engraisseurs s’inquiètent face à la flambée de leurs coûts de production.« L’Espagne est en effet très dépendante de l’importation pour la fabrication d’aliment et les systèmes d’engraissement bovin sont basés principalement sur des rations sèches », explique l’Institut de l’élevage.
Une offre faible en Allemagne
Plus au nord, en Allemagne, les cours des JB atteignent eux aussi des sommets. « En Allemagne, la faiblesse de l’offre continue de faire grimper les prix. Et les engraisseurs, comme en France, tentent de gagner quelques centimes et quelques kg en retenant leurs animaux quelques jours de plus », détaille l’Institut de l’élevage.Résultat, en semaine 10 (7 au 13 mars), le JB U s’affichait à 5,45 €/kg de carcasse, soit une hausse de 37% comparé à 2021 et de 47% par rapport à 2020. Même constat pour les autres conformités : le JB R s’affiche à 5,41 €/kg (+38%/2021 et +48%/2020) et le JB O à 5,12 €/kg (+39%/2021 et +50%/2020).
Les cours à la baisse en Pologne
Un peu plus à l’est cette fois, en Pologne, les cours sont retombés en semaine 9 (du 28 février au 6 mars) mais restent très au-dessus des niveaux des années précédentes. En effet, le JB O, à 4,24 € reste tout de même en hausse de 40% par rapport à 2021 et de 43% par rapport à 2020.
Face au conflit qui oppose l’Ukraine et la Russie, « une forte baisse du pouvoir d’achat en Pologne conduirait à une hausse de la part de viande bovine exportée sur le marché européen. Mais la marge de progression est faible, la Pologne exportant déjà 85% de sa production abattue, détaille l’Institut de l’élevage. En outre, l’afflux de réfugiés ukrainiens (1,8 million au 15 mars) augmente la demande alimentaire ».
Des prix soutenus pour les vaches
Du côté des vaches, en Allemagne, la tendance est la même que pour les cotations françaises.
« En effet, si la demande des opérateurs allemands n’a rien d’exceptionnel pour la période, elle fait face à une offre sporadique, explique l’Institut de l’élevage. Sur les semaines 6 à 9, les abattages totaux de gros bovins étaient en retrait marqué (-10%/2021 et -12%/2020). Le constat est similaire pour les réformes (-5%/2021 et -10%/2020) alors que la conjoncture laitière reste favorable et que le cheptel souche n’a cessé de reculer au cours des dernières années. »
En Pologne, les cours des vaches plafonnent en euros, une conséquence directe du taux de change où le zloty se déprécie par rapport à l’euro. En semaine 9, la vache O cotait à 3,87 €/kg de carcasse soit tout de même une hausse de 47% par rapport à 2020.
Des cours toujours en hausse en Irlande et au Royaume-Uni
Outre-Manche, les cours s’apprécient également. En Irlande, en semaine 9, la vache O s’établissait à 3,87 €/kg de carcasse soit 29% de plus qu’en 2021 à la même période. Elle a pris 34 centimes depuis le début de l’année.Au Royaume-Uni, à la même période, la vache O s’affichait à 3,88 €/kg soit une hausse de 18% par rapport à 2021 et de 29% par rapport à 2020.
« En parallèle, après plusieurs semaines de stagnation, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») se sont légèrement redressées. En semaine 9, le cours du bœuf R3 atteignait 4,16 £/kg de carcasse (+8%/2021 et +22%/2020), soit 4,94 €/kg de carcasse », reconnaît l’Institut de l’élevage.