En à peine un an, le prix du beurre a doublé : il se négocie actuellement entre 5 et 6 000 euros la tonne.
L’image du beurre a évolué ces dernières années. Le beurre a été longtemps décrié au profit des matières grasses végétales. Mais des études scientifiques récentes réhabilitent le beurre. Dans beaucoup de pays, les consommateurs reviennent vers les notions de plaisir, de naturalité, ce qui profite au beurre. Sa consommation augmente structurellement en France et dans le monde.
Les stocks sont au plus bas alors qu’on entame seulement le second semestre. Le prix du beurre va rester haut ces prochains mois. Or, si les prix ne cessent d’augmenter, on risque d’entretenir le désir de substitution par la matière grasse végétale.
Situation paradoxale
Dans le même temps, le prix du lait à la ferme connaît une augmentation modérée.Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que la flambée du prix du beurre concerne les marchés de gros, donc le beurre à destination des industriels. Dans le même temps, le prix du beurre au détail, dans les supermarchés, n’a que peu progressé : entre mai 2016 et mai 2017, la hausse n’a été que de 3%.
Il faudrait remettre sur le marché les poudres de lait avec une décote par rapport à la poudre fraîche mais au-dessus du prix d’intervention. C’est le scénario que tout le monde espère.
L’évolution des marchés dépendra de l’évolution de la collecte dans les mois à venir. Or la combinaison de facteurs conjoncturels et structurels – canicule, manque de trésorerie dans les élevages, effet de découragement – fait qu’on ne s’attend pas à un afflux massif de lait avant l’automne.
À lire aussi
Conjoncture laitière juin 2017
La collecte laitière à nouveau en recul
Les coops laitières ont-elles la solution ?