Huiles essentielles : des premiers résultats à conforter

L'étude Aromam a comparé l’efficacité d’un traitement à base d’huiles essentielles à celle d’un traitement antibiotique sur les mammites cliniques. ©New Africa/AdobeStock
Dans le cadre des conférences Grand angle lait, Marlène Guiadeur, chef de projet à l’Institut de l’élevage, a fait le point sur l’utilisation des huiles essentielles pour le soin des mammites cliniques de la vache laitière.

L’étude Aromam, menée entre 2018 et 2020 dans des élevages laitiers, a comparé l’efficacité d’un traitement à base d’huiles essentielles à celle d’un traitement antibiotique sur les mammites cliniques. L’étude rassemblait 11 vétérinaires partenaires, 41 éleveurs et 132 mammites cliniques. Les cas ont été répartis en deux lots. Le lot « antibiotiques » utilisait l’antibiotique habituel de l’élevage, le lot « huiles essentielles » utilisait une même préparation à base de manuka, de litsée citronnée, de palmarosa et d'origan d’Espagne, établie par les vétérinaires partenaires.

« Les résultats ne montrent pas de différences significatives dans les guérisons cliniques et cellulaires des animaux des deux lots, en revanche, on observe un taux de guérison bactériologique supérieur pour les animaux recevant des antibiotiques », explique Marlène Guiadeur. 

Complémentarité entre huiles essentielles et antibiotiques

Une aggravation des symptômes de certaines mammites dans le lot « huiles essentielles » a conduit les éleveurs à administrer des antibiotiques dans 25 % des cas. Marlène Guiadeur propose alors de considérer une stratégie d’utilisation des huiles essentielles en première intention et de les compléter si besoin par un antibiotique. Cette stratégie aurait pour effet de diminuer le recours aux antibiotiques, tout en conservant de bons indicateurs de guérison.
Les résultats restent à consolider par d’autres études, notamment sur le taux de récidive. Ce dernier n’a pas été observé dans Aromam, l’étude se concentrant sur des indicateurs de guérison à J 28 après les premiers symptômes.

De même, la présence de résidus d’huiles essentielles dans le lait devra être étudiée plus en détail. En effet, Denis Bellenot, responsable du service phytochimie et normalisation de l’Iteipmai (Institut technique des plantes à parfum, médicinales et aromatiques), explique qu’il n’existe pas de méthode d’analyse standardisée pour l’analyse de ces résidus. De premières études révèlent toutefois leur présence en proportion très faible (quelques ppb), lorsque la vache est exposée à des huiles essentielles. Ces résidus disparaissent quelques jours après l’application des huiles essentielles.

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