L’article 24 de la loi EGalim instaure en effet l’obligation pour la restauration collective, à compter du 1er janvier 2022, de s’approvisionner avec au moins 50 % de produits, en valeur, issus de l’agriculture bio, locaux ou sous signe de qualité. Et au moins 20% de ces 50% doivent être d’origine bio. Les signes et mentions pris en compte dans la loi : les produits sous signe de qualité et d’origine (SIQO, label Rouge, AOC, AOP, IGP, spécialité traditionnelle garantie, agriculture bio) ainsi que les mentions valorisantes « fermier » ou « produit de la ferme ».
La mention valorisante « issus d’une exploitation de Haute Valeur environnementale (HVE) » entre également dans le cadre d’EGalim.
« La loi prend en compte les exploitations certifiées niveau 2 et 3 jusqu’au 31 décembre 2029, et à compter du 1er janvier 2030, uniquement les certifications niveau 3 », précise Aurore Ammer, animatrice RHD à Interbev Grand Est.
« Certaines filières s’en sont plus vite emparées que d’autres. L’objectif est de 15 000 exploitations engagées en 2022 et 50 000 en 2030. En juillet 2020, nous étions à 8 218 exploitations certifiées. Les filières animales sont un peu en retrait : seules 158 élevages bovins viande sont certifiés et 27 exploitations bovins lait. Dans le Grand-Est, on compte seulement 4 éleveurs certifiés », indique Aurore Ammer.
500 exploitations certifiées
Interbev Grand Est a mené une réflexion autour de la HVE face au constat que Viande du Terroir ne se retrouve pas directement dans la loi alimentation (sauf le label Rouge). Linterprofession a mené une expérimentation sur cinq exploitations en Grand-Est, de typologie différente (schéma viande/laitier/engraissement) fin 2019.« Il apparaît que cette certification correspond à notre système de polyculture-élevage du Grand-Est », indique l’animatrice.
Interbev Grand Est est actuellement à la recherche d'éleveurs volontaires situés en zone d'aire d'alimentation de captage ou bassin-versant (Agrimieux) pour intégrer l'échantillon et leur permettre de faire certifier leur exploitation.
« Le surcoût de la HVE n’a pas encore été évalué. Nous sommes seulement en train de monter le modèle économique. Il nous faut aussi voir s’il y a une porte d’accès entre la démarche HVE et la démarche bas carbone (CAP’2ER) », indique Aurore Ammer.