"La biosécurité, c'est une priorité", pour les organisateurs du Concours national blonde d'Aquitaine

Le concours national de la race blonde d'Aquitaine se tiendra du 8 au 11 septembre 2023, à Châteaubriant (44), dans le cadre de la foire millénaire de Béré. Photo : Catherine Perrot
En septembre 2023, environ 500 bovins de la race blonde d'Aquitaine seront réunis pour leur concours national qui se déroulera à Châteaubriant (44). Pour le syndicat des éleveurs de Loire-Atlantique, c'est un événement qui se prépare avec plusieurs mois d'avance. La biosécurité fait partie des sujets importants à anticiper.

« On ne va pas prendre de risques ». D'ici cinq mois, quelque 500 bovins venus de toute la France  vont se retrouver à Châteaubriant, en Loire-Atlantique, pour le concours national de la race blonde d'Aquitaine. Pour le syndicat blonde d'Aquitaine 44, c'est une belle reconnaissance. Mais c'est aussi une grande responsabilité d'en assurer l'organisation et, notamment, la biosécurité.

« Le principe général de la biosécurité, c'est que les animaux arrivent en bonne santé, qu'ils le restent pendant le concours, et qu'ils ne ramènent pas de maladie contagieuse dans leur élevage », commente Florian Menet, membre du bureau du syndicat organisateur, en charge de la biosécurité de l’événement. Éleveur à Vritz (44), Florian Menet est un habitué des concours. Dans ces manifestations, comme dans son élevage, il se définit comme « particulièrement carré » sur la biosécurité : « C'est une priorité pour nous ».

Un accompagnement gratuit par le GDS départemental

C'est donc très en amont du concours qui se déroulera du 8 au 11 septembre 2023, que Florian Menet a contacté le Groupement de défense sanitaire de Loire-Atlantique (GDS 44). Cet organisme propose gratuitement un service d'accompagnement à la biosécurité des concours. Au-delà de la définition des protocoles avec les organisateurs, en l'occurrence l'OS blonde et le syndicat blonde d’Aquitaine 44, cet accompagnement comprend la communication avec les GDS des éleveurs participants, la vérification des statuts sanitaires, le suivi des résultats d'analyse...1.

Au sein du GDS 44, c'est Christophe Parou, ingénieur conseil, qui réalise ce suivi : « C'est une tâche assez lourde. Mais cela nous permet de participer à la manifestation, d'être acteurs de la prévention sur notre territoire. »

Dans tous les concours, la base réglementaire concerne, logiquement, les maladies réglementées : brucellose, leucose, tuberculose, IBR et BVD. Pour les trois premières, il existe un statut « officiellement indemne », qui sera nécessaire pour participer à la manifestation (ces maladies sont supposées « officiellement éradiquées »).

Pour les maladies IBR et BVD, un dépistage sera demandé dans les 15 jours précédant la manifestation : un délai très court, mais qui apporte le maximum de garanties. « Il faudra que les organisateurs du concours informent bien les participants du règlement sanitaire, et, ensuite, que les vétérinaires et les laboratoires soient réactifs pour réaliser ces analyses », explique Christophe Parou. À noter que pour la BVD, maladie de plus en plus préoccupante, le souhait des organisateurs est de ne pas se contenter du statut « garanti non IPI » des élevages, les dépistages seront de mise. En outre, si les élevages sont en assainissement BVD et détiennent encore des IPI, ils ne pourront pas participer au rassemblement.

En effet, la BVD fait partie des maladies particulièrement difficiles à éradiquer, car elle se transmet essentiellement via les animaux IPI (Infecté permanent immunotolérant). Ces animaux naissent de mères qui ont été contaminées par le virus en début de gestation. Ils ne considèrent pas le virus comme étranger, ne produisent pas d'anticorps contre le virus, mais en sont excréteurs massivement à vie.

Des cas récents de contamination de vaches gestantes ont été mis en évidence lors de Salons d'élevage : les vaches ont attrapé le virus de manière très transitoire dans le Salon, mais cela a suffi pour leur veau naisse ensuite IPI dans leur exploitation d'origine. Le dépistage des animaux, au plus proche du rassemblement, apporte donc une sécurité optimale.

À lire aussi : [Biosécurité] Introduction d'animaux en élevage : comment protéger son cheptel ?

Une évaluation des risques locaux

En dehors de la BVD, des analyses complémentaires seront demandées à certains participants en fonction du risque sanitaire de leur région : certains secteurs sont en effet plus à risque de tuberculose (une tuberculination peut alors être demandée) ou de besnoitiose (demande de test sanguin avec recherche d'anticorps). Pour la paratuberculose, si le troupeau est considéré à risque, ou si son statut est inconnu, un test sanguin peut également être demandé.

« Certains élevages peuvent se retrouver à devoir faire cinq analyses par animal commente Florian Menet. Un règlement sanitaire exigeant a un coût, il peut aboutir à une interdiction de participation la veille d'un concours, mais généralement, les éleveurs acceptent bien ces contraintes. Ils savent que la biosécurité est importante. Nous avons la chance, en France, d'avoir un maillage sanitaire très performant. »

La biosécurité du concours national, ce sera aussi la désinsectisation des camions et des locaux d'accueil, en amont de l'arrivée des animaux, pour éviter tout risque de transmission de maladies vectorielles (FCO et bestoiniose). Au retour du concours, les plus précautionneux, comme Florian Menet, prendront la peine d'observer une période de quarantaine de 15 jours avant de réintroduire les animaux sélectionnés dans leur troupeau.

Catherine Perrot

(1) Les statuts sanitaires et les résultats des analyses ne sont pas communiqués aux organisateurs. Ils ne se transmettent qu'entre les GDS et les élevages concernés.

Cet article du magazine Cultivar élevage vous est offert. Pour vous abonner, cliquez ici.

 

 

Santé - Alimentation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15