La Bretagne en passe de l’éradiquer

La Bretagne va investir 1,5 million d’euros pour éradiquer définitivement la diarrhée du veau provoquée par le virus BVD (Bovine Virale Diarrhea). © M. Gagneux/Pixel image
Le Groupe de défense sanitaire de Bretagne œuvre depuis près de 20 ans pour limiter drastiquement la diarrhée du veau. Un budget de 1,5 million d’euros va être investi pour la faire complètement disparaître.
 
Depuis 2000, le Groupe de défense sanitaire (GDS) de Bretagne a engagé un programme de maîtrise de la diarrhée du veau. À l’époque 30% seulement du cheptel était qualifié A donc indemne du virus BVD (Bovine Virale Diarrhea) à l’origine de cette maladie. Aujourd’hui, ce sont 83% des troupeaux qui sont classés A.

« Nous cherchons à éradiquer complètement la BVD  d’ici 2021 afin de ne pas fragiliser les cheptels indemnes », a annoncé au Space Hervé Radenac, éleveur et secrétaire général de GDS Bretagne.


L’enjeu est d’éviter que les troupeaux sains ne soient affectés par des contaminations extérieures (il existe en Bretagne 120000 mouvements par an). La maladie, contagieuse, peut avoir un impact important. Provoquant des troubles de la reproduction (mortalité embryonnaire, avortements) en passant par des troubles digestifs ou respiratoires, elle est véhiculée par des infectés permanents immunotolérant (IPI). Ces IPI représentent moins d’1% de la population bovine en Bretagne mais ils doivent en principe tous être détectés afin d’éviter la propagation.

Une perte de 30 à 80 euros/bovin

Quand la maladie est là, la perte économique pour l’éleveur se chiffre entre 30 et 80 euros/1000 litres de lait et 3000 euros/cheptel allaitant.

« Nous avons décidé d’investir 1,5 million d’euros sur les cinq ans à venir pour son éradication, a révélé Hervé Radenac. Et nous projetons un retour sur investissement d’ici 2019/2020. »

Les moyens mis œuvre pour éviter la maladie en Bretagne reviennent à un peu moins d’1 million d’euros aujourd’hui soit 50 cts/bovin/an contre 1 euro/bovin il y a 20 ans. Dans les autres régions, le dispositif mis en place coûte entre 3 à 5 euros/bovin. Ces différences s’expliquent par une démarche divergente de la Bretagne. Comme en Allemagne ou en Suisse, certaines régions de France pratiquent le test auriculaire systématique à la naissance. Il revient à environ 10 euros/bovin.

Tests dans les tanks à lait

« Ce test est fiable, note Alain Joly, vétérinaire à GDS Bretagne. Mais au départ nous avons procédé à des tests très précoces réalisés dans le tank à lait 4 fois par an. Nous pouvons alors être alertés d’un risque au sein du troupeau puisque l’infestation s’effectue entre 40 et 125 jours de gestation. Et cela a porté ses fruits. » 

En 2013, la maladie était déjà maîtrisée. Mais aujourd’hui, la progression stagne. L’objectif est donc d’élargir le plan de maîtrise à toutes les exploitations bovines mêmes les non adhérentes au GDS (souvent des petits cheptels), garantir des bovins non IPI (70% aujourd’hui), détecter plus précocement le virus et renforcer la collaboration avec les vétérinaires pour effectuer des tests en cas de suspicion. La Bretagne prend ainsi les devants. Un programme collectif volontaire va être proposé prochainement au conseil sanitaire animal et végétal dans le cadre d’un arrêté ministériel. Il définira les mesures techniques et réglementaires nationales pour assainir les troupeaux.
 
 
 
 

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