La Chine importe toujours plus de viande

Aujourd'hui, la France est en négociation pour une ouverture du marché chinois afin de pouvoir exporter de a viande bovine. © C.Lamy-Grandidier/Pixel Image

Avec 1,374 milliard d'habitants, la Chine est le premier pays de la planète par sa population. Pour se nourrir, elle importe, pour le moment, de la viande de 14 pays. La France est actuellement négociation pour obtenir le droit d’exporter vers la Chine. Un état des lieux du marché chinois a été fait à l'occasion de la journée Marché mondiaux de la viande organisée par l'Institut de l'élevage à Paris.


En Chine, la production locale est en hausse depuis plus de 30 ans. En 2017, la production est de 7,26 millions de t éc*, soit 1 % de plus qu’en 2016. Cette hausse s’explique en particulier par la hausse des abattages due, en partie, à la décapitalisation laitière. En Chine, les poids des animaux sont hétérogènes. Les bovins croisés donnent en moyenne 330 kg éc/tête, ceux de race locale huangniu bien conformés 225 kg éc**/tête et les huangniu mal conformés, 185 kg éc/tête. 

Une consommation en hausse de 6 %

Côté prix, la viande bovine reste la plus chère. Le prix des animaux finis a connu une hausse de 3 %. Quant aux prix de gros des viandes, ils se positionnent aux alentours de 8,96 €/kg, soit 2,4 fois le prix de la viande porcine et 12 % de plus que la viande ovine. Au final, le prix à la consommation reste stable malgré le fait que les transformateurs rencontrent des difficultés et se tournent vers l’import. En 2017, grâce à ces imports, la consommation nationale est en hausse de 6 % à 9,6 millions de t éc. À noter qu’en Chine, une personne consomme environ 6,8 kg éc/an contre en moyenne 85 kg éc/hab/an en France.

Pour répondre à la hausse de la consommation de viande en Chine, le pays importe de la viande de quatorze pays. Or, ces importations sont concentrées part quelques fournisseurs. En 2017, l’Argentine, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Brésil, l’Uruguay et l’Australie fournissaient 98 % des volumes. En revanche, l’ouverture est limitée pour l’import de viande réfrigérée. Seuls trois pays sont autorisés, il s’agit de l’Australie, des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande. En 2017, la Chine a importé 8 300 t éc pour 67 millions de dollars. L’Australie a exporté à la Chine 7 500 t éc soit 90 % des volumes. 

Le retour de la viande étatsunienne

Désormais, la viande étatsunienne tente un retour en Chine. En 2003, suite à un cas d’ESB – encéphalopathie spongiforme bovine – aux États-Unis, de nombreux pays, dont la Chine, ont fermé leurs frontières. En 2016, un accord politique est trouvé pour une ouverture du marché 9 mois après la levée de l’embargo. De ce fait, la Chine continentale reçoit ces premiers kilos "officiels" de viande bovine étatsunienne en juin 2017. Ces importations restent pour autant très limitée. Sur les premiers mois de 2017, 3 000 téc sont arrivées en Chine, ce qui représente 0,5 % des volumes importés. 

Comment expliquer cette faible importation ? Tout simplement par le prix, encore trop élevé à l’heure actuelle : 10 $/kg pour la viande états-unienne à la frontière chinoise contre 4,5 $/kg pour la viande uruguayenne. En réalité, peu d’animaux des États-Unis sont éligibles aux exigences chinoises. En effet, aucune trace d’hormone ou de bêta-agoniste tel que la ractopamine ou autre complément ne doivent être retrouvées. De plus, au niveau de la traçabilité, l’animal doit présenter un numéro unique depuis l’exploitation de naissance ou bien, pour les animaux importés, depuis l’exploitation d’origine ou le point d’entrée au États-Unis. 

Inégalité face aux droits de douanes
 

Par ailleurs, les États-Unis font face à un désavantage tarifaire vis-à-vis des produits australiens et néo-zélandais (accords de libre-échange). Par exemple, les droits de douanes pour les USA se situent entre 12 et 25 %, contre 8 à 17 % pour l’Australie et 0 % pour la Nouvelle-Zélande. 

Concernant la commercialisation de la viande, le marché est segmenté entre les différents débouchés :
 

Quelle place pour la viande française ? 

 

Aujourd’hui la France est en négociation pour une ouverture du marché qui devrait être effective à partir de cet été. L’exportation de viande française en Chine présente plusieurs atouts : une bonne image de la France et des produits (de luxe) français. La viande française sera un produit nouveau sur le marché. Il y aurait également la possibilité de vendre cette viande en association avec des produits français connus en Chine comme le vin par exemple. 

Au niveau des inconvénients on retrouve : une méconnaissance totale de la viande bovine française, aussi bien chez les professionnels que chez les consommateurs d’où la nécessité d’investir fortement sur la communication, un positionnement du prix compte tenu de la forte concurrence. Mais aussi un marché accoutumé à la viande et à la découpe australienne. Il sera difficile d’imposer une découpe et une classification très différentes aux standards actuels. 

 

* tonne équivalent carcasse

** kilo équivalent carcasse

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