Sur les cinq dernières semaines de l’année passée, environ 50 millions de litres de moins ont été collectés, ce qui représente un déficit de 2,2 % par rapport à 2019.
Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne, en effet, on constate un décrochage de la collecte dans la plupart des régions y compris dans les grands bassins producteurs comme en Bretagne et en Normandie. Seule la Bourgogne Franche-Comté semble résister.
Un maïs "médiocre" en 2020
Cette baisse s’explique par la diminution du cheptel laitier visible depuis plusieurs années, mais surtout par un maïs jugé de qualité médiocre en 2020. Un facteur qui a impacté la productivité des vaches et qui pourrait encore perdurer jusqu’au printemps.Si le prix des céréales est en hausse, ça ne fait pas forcément l’affaire des éleveurs.
Comme le révèle la note de conjoncture mensuelle de FranceAgriMer : « La hausse du coût alimentaire s’est accélérée en novembre ce qui modère la complémentation des vaches et donc leur productivité. » En novembre, les coûts de production (Impampa) avaient de nouveau progressé de 1 point.
-6,50 €/1 000 l pour le lait conventionnel
En parallèle de ces coûts, le prix du lait, quant à lui, se trouve plutôt dans une tendance baissière. Le prix standard 38/32 du lait conventionnel (hors SIQO et bio) s’est établit en novembre, et pour le deuxième mois consécutif sous les niveaux de 2019 à 328,10€/1000 l, soit 5,60€ /1000 l de moins comparé à 2019.Même son de cloche pour le lait conventionnel qui a décroché de 6,50 €/1000 l en décembre pour atteindre les 362,10 €/1000 l. Ainsi, entre baisse du prix du lait et hausse des charges, la marge des éleveurs laitiers (indice MILC) a perdu 12,7 points en novembre par rapport au mois d’octobre 2020.
Un prix du lait à 404,10 €/1 000 l en Irlande
Du côté de l’Europe, l’Allemagne, comme la France, observe un nouveau ralentissement au mois de novembre. En revanche, grâce à la bonne dynamique de l’Irlande (+ 8,6 %), de l’Italie (+ 3,8 %), du Royaume-Uni (+ 1,8 %) et de la Pologne (+ 1,5 %), la collecte de lait de l’Union européenne à 27 + Royaume-Uni est en hausse de 1,2 %. Concernant le prix européen, il atteint les 364,70 €/1 000 l, soit 2,60 €/1 000 l de plus qu’en France. Cependant, il reste en retrait de 2,50 € par rapport à 2019. Le seul pays à tirer son épingle du jeu est l’Irlande avec un prix à 404,10 €/1 000 l soit une hausse de plus de 20 € par rapport à l’année passée.Collecte en baisse en Nouvelle-Zélande
Dans le reste du monde, la tendance est similaire. En effet, aux États-Unis la collecte de lait de vache est en hausse de 3 %. Elle s’explique par une augmentation du cheptel de vaches laitières (+ 62 000 têtes entre novembre 2019 et novembre 2020) et également une amélioration du rendement, + 0,65 kg/vache laitière/jour sur la même période soit une hausse de 2,3 %. Dans les autres grands bassins de production, la tendance est en hausse en Argentine et en Océanie. En revanche, la Nouvelle-Zélande enregistre une baisse de 2,5 %, en raison de conditions météorologiques sèches. En résumé, la collecte cumulée de ces cinq principales zones exportatrices de produits laitiers a enregistré une hausse de 1,4 %, soit + 348 millions de litres en novembre.Pour 2021, les perspectives restent floues. « La crise sanitaire et les multiples variants du virus de la Covid-19 qui se développent depuis quelques semaines risquent de continuer à perturber la demande et donc la filière laitière dans sa globalité », assure FranceAgriMer.
