La collecte française de lait bio atteint 1,1 milliard de litres en 2020

25 % du lait biologique sont valorisés sous forme de lait liquide. CP : Adobe Stock.
Les conversions bio en production laitière se sont accélérées entre 2015 et 2019 et, après un manque de lait entre 2016 et 2017, la filière lait biologique doit relever de nouveaux défis pour faire face à l'afflux de lait. Benoît Baron, chargé d'études à l'Institut de l'élevage, est intervenu lors des entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires pour expliquer les caractéristiques de la dernière vague de conversion bio, et ses implications. 

Le Casdar Resilait (résilience des systèmes laitiers biologiques - optimisation des facteurs de compétitivité et mise au point de systèmes plus efficients dans la gestion des risques à venir) a dressé un état des lieux de la filière bio, avec un focus spécifique sur la dernière vague de conversions, de 2015 à 2020.
Cette dernière, qui est la troisième depuis le début des années 2000, s’est distinguée par une accélération des conversions, entre 2015 et 2019.

« En France, la production de lait biologique a été au cœur de ce mouvement de conversion, passant de 1 % à près de 5 % de la collecte nationale de lait de vache entre la fin des années 2000 et aujourd’hui », explique Benoît Baron, chargé d’études sur les filières laitières au sein du service économie des filières de l’Institut de l’élevage.

La hausse de la collecte de lait biologique, atteignant 1,1 milliard de litres en 2020, fait de la France le deuxième producteur de lait biologique de l’UE à 27, derrière l’Allemagne. Il faut savoir que l’Union européenne représente environ deux tiers de la production mondiale de lait biologique, avec 5,5 à 6 milliards de litres.

L'Ouest représente 53 % des volumes

En France, les fermes produisant du lait biologique sont de plus petite taille que celles produisant du lait conventionnel : 300 000 litres de lait contre 500 000 en moyenne en 2020, et 56 vaches laitières contre 66 en moyenne fin 2019.
Ces fermes sont majoritairement situées dans l’Ouest, représentant 53 % des volumes.

« Toutefois, ces dernières années, le Massif central se fait une place, passant de 14 % des volumes en 2015 à 19 % en 2020 », explique Benoît Baron.

Lors des entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, le 23 juin, le chargé d’études a également évoqué les défis auxquels est confrontée la filière lait bio :
  • saisonnalité de la production exacerbée par rapport au lait conventionnel, car les systèmes bio sont souvent centrés sur l’herbe pâturée ;
  • schéma de valorisation à consolider. À ce jour, il est axé sur le lait liquide : 25 % du lait bio est commercialisé sous forme de lait liquide, alors que, tous laits confondus, cette proportion passe à 9 %. En revanche, la part du lait bio valorisé en fromage tombe à 9 % contre 33 % tous laits confondus. De plus, près d’un quart de la matière protéique issue du lait bio sont déclassés en conventionnel ;
  • quatre opérateurs collectent 75 % des volumes. Un de ces opérateurs, qui pèse pour 30 % de la collecte nationale, ne fait pas de transformation, ce qui pourrait poser des questions en matière de débouchés ;
  • depuis le deuxième semestre 2020, la croissance de la consommation s’est ralentie.

« Après un manque de lait en 2016 - 2017, la filière bio doit gérer l’afflux. Elle n’a pas encore trouvé son rythme de croisière et doit trouver un équilibre annuel, eu égard à la saisonnalité de la production, et interannuel. De plus, les temps de conversion impliquent une bonne visibilité sur les marchés, pour que les producteurs puissent y trouver leur compte », commente Benoît Baron.

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