"La Covid-19, un accélérateur de tendances en matière d'attentes sociétales"

79 % des consommateurs français estiment que consommer mieux coûte plus cher. ©Slawomir Fajer/AdobeStock
La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a livré son analyse de l’évolution de la consommation de viandes rouges et de produits laitiers à la suite de la première crise de la Covid-19, à l’occasion du conseil spécialisé « Ruminants » de FranceAgriMer du 27 octobre 2020.
 
La fin du premier confinement ainsi que la réouverture des restaurants et des cantines depuis le 15 mai s’est traduite par une reprise de la consommation globale de viandes ovines et bovines à partir du mois de juin respectivement de 1,4 % et 2,8 % sur la période juin-août par rapport à 2019. La consommation totale de viandes rouges reste néanmoins en repli en cumul depuis le début de l’année. La hausse des achats des ménages de 5 % ne compense pas le recul de la consommation hors domicile. La part des viandes d’origine France demeure supérieure à celle de l’an dernier, en raison des importations qui ont reculé et n’ont pas retrouvé le niveau d’avant crise. 
 
La viande hachée fraîche ou surgelée reste plébiscitée par les ménages français pour leur consommation à domicile, avec des achats en croissance par rapport à 2019 durant l’été, sans toutefois atteindre les pics observés pendant le confinement.
 
À l’inverse, les achats de viande de veau, en légère progression pendant le confinement, ont fléchi durant l’été (- 6 % par rapport à 2019). Les achats de viande ovine, en recul depuis le début de l’année (- 8 % de janvier à mai 2020), peinent à se redresser et accusent un repli estival de 2 % par rapport à 2019.
 
Les achats des ménages français en produits laitiers, en forte hausse durant le confinement, ont ralenti durant l’été. Pour les produits conventionnels, ils restent toutefois supérieurs à ceux observés en 2019 à la différence des achats en produits bio, en baisse.

Le prix reste un critère important

Selon la FCD, la crise de la Covid-19 a été un accélérateur de tendances en matière d’attentes sociétales, d’origine et de souveraineté alimentaire, de prix et d’accessibilité.
 
Malgré les efforts déployés pour réorienter certaines productions vers les grandes et moyennes surfaces (GMS) pendant le confinement, la FCD souligne que la grande distribution ne peut totalement compenser les pertes de débouchés à l’exportation ou en restauration hors foyer. Aujourd’hui les GMS valorisent environ 47 % des viandes françaises et 36 % des produits laitiers.
 
Par ailleurs, la sensibilité des consommateurs aux prix reste forte. En France, les dépenses alimentaires des ménages sont les plus élevées d’Europe et les prix des produits sont en moyenne supérieurs de 15 % au reste de l’Union européenne en 2019, selon la FCD. Avec un pouvoir d’achat en baisse de 0,5 % en 2020, les ménages gagnant moins de 1 200 €/mois n’ont pas d’autre choix que de s’orienter vers des produits premier prix ou de réduire leur consommation, estime la FCD.

Enfin, si la confiance des consommateurs envers les producteurs locaux s’est renforcée pendant la crise, la contractualisation directe entre producteurs et GMS n’est pas toujours aisée pour faire converger l’offre et la demande. Le plus efficace aujourd’hui est de rassurer le consommateur avec l’origine France, synonyme de « local » pour une bonne partie de la population concentrée dans de grandes métropoles.

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