La fertilisation, un levier vers une plus grande autonomie fourragère

Un peu plus de 40 % des prairies permanentes n'ont pas reçu de fertilisation en 2017. ©H.Flamant/Terroir Est.
Ingénieur Arvalis-Institut du végétal, Gregory Véricel a rappelé, à l'occasion des Journées de printemps de l'AFPF qui se sont tenues début novembre en visioconférence, l'importance d'adapter la fertilisation pour assurer la production annuelle des prairies, alors que les aléas climatiques récurrents mettent à la mal l'autonomie fourragère des exploitations.

« La fertilisation, minérale ou organique, assure le niveau de production nécessaire pour l'alimentation du couvert végétal en complément de la fourniture par le sol, et elle a un impact sur la qualité des fourrages, en particulier sur la composition floristique des prairies », rappelle Grégory Véricel.

Une disponibilité insuffisante d’au moins un élément minéral pour satisfaire les besoins des plantes peut occasionner des pertes de rendement significatives. Selon les éléments, le raisonnement de la fertilisation n’est pas le même. L’azote est l’élément pour lequel la réponse des espèces fourragères est la plus marquée.

« En conditions d’azote limitantes, la fertilisation azotée permet de moduler la date de récolte. Pour les prairies pâturées, La gestion de la fertilisation sur l’ensemble de la sole fourragère permet d’échelonner la production d’herbe. »

Estimer les besoins en azote cycle par cycle

Pour l’azote, il faut ajuster la quantité et adapter la période d’apport au plus près des besoins de la culture. Pour définir la dose à apporter, il est essentiel d’estimer correctement chaque année les besoins de la culture en tenant compte du potentiel de la parcelle et des objectifs de production.

« Une estimation des besoins des prairies cycle par cycle est préférable à une estimation annuelle afin d’apporter une dose d’azote adaptée à chaque cycle d’exploitation de l’herbe et permettre une meilleure valorisation de ces apports », estime l’ingénieur.

Il convient également de considérer les fournitures par le sol, les apports d’effluents, les déjections des animaux et la contribution des légumineuses.

Diminution des teneurs des sols en P2O5 à l'échelle nationale

Dans le cas du phosphore et du potassium, c’est une approche sur le moyen terme visant à maintenir ces éléments à des niveaux de biodisponibilité satisfaisants qui est privilégiée. Elle repose avant tout sur un diagnostic réalisé, selon le type de culture, à partir d’analyses régulières de terre ou de végétaux qui permet de juger de la nécessité ou non d’apporter une fumure à la culture.

"Les pratiques actuelles de fertilisation PK, vont plutôt dans le sens d’une réduction des apports, en particulier pour le phosphore. Elles peuvent en partie expliquer les diminutions de teneurs des sols en P2O5 et, plus localement, en K2O qui sont observées. Même si les impacts directs sur les rendements sont encore peu visibles, ces évolutions doivent inciter à une vigilance accrue en particulier dans les situations où ces teneurs sont déjà faibles", met en garde Grégory Véricel.


D’autres facteurs de production tels que le soufre et le statut acido-basique des sols (qui peut impacter le développement racinaire, la disponibilité des éléments et la nutrition des plantes) nécessitent également d’être surveillés régulièrement.

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