À l'instar de l'Europe, la collecte laitière reste en retrait au niveau mondial. Elle recule aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie. En Amérique du Sud, la situation est compliquée. Des sécheresses sévissent et entraînent des déficits fourragers. Cela pénalise les éleveurs, particulièrement dans un contexte de prix élevés des matières premières pour l’alimentation.
« Au Brésil s’ajoute l’envolée des prix à la consommation qui pousse les consommateurs à fortement réduire leur demande. De plus, les importations de produits laitiers argentins ont été accentuées cette année : +17% pour le fromage, et multipliées par 2,7 pour le beurre. Dans ce contexte, les prix du lait payés au producteur, qui avaient augmenté en milieu d’année, ont fortement réduit sur les derniers mois 2021, pénalisant encore plus les éleveurs », détaille le rapport Tendances lait viande.
Collecte soutenue en Argentine
En Argentine, en revanche, la collecte sur l’année 2021 a été particulièrement soutenue avec des hausses mensuelles allant de +3 à +8% par rapport à 2020.
« Ces volumes de lait supplémentaires ont principalement servi à l’augmentation de la fabrication de fromages : +11% sur les dix premiers mois de 2021 /2020. La consommation intérieure semble marquer le pas notamment en laits conditionnés. Leurs fabrications ont donc baissé pour se réorienter vers des produits d’export comme les poudres maigres et grasses ainsi que le beurre. Toutefois, malgré la forte demande internationale et la hausse des disponibilités fabriquées, les exportations argentines de produits laitiers peinent à décoller. D’un côté, elles sont pénalisées par une monnaie instable et en constante dévaluation ; de l’autre, les perturbations du fret mondial limitent les capacités d’export du pays », détaille Tendances lait viande.
« Le phénomène climatique de la Niña se renforce (variation des courants marins du Pacifique entraînant du sec en Argentine). Le déficit de précipitations se creuse, limitant la pousse de l’herbe comme le bon développement des maïs et des sojas. La disponibilité en fourrage diminue donc tandis que le prix des matières premières augmente également dans le pays. Dans le même temps, les températures sont attendues supérieures à 40°C à la mi-janvier, ce qui représente dans la zone majoritaire de production de lait des températures supérieures de +10 à +15°C par rapport à la normale », explique l’Idele.
