Lactations longues : un impact économique positif

Les lactations de 18 mois donnent un TP plus favorable et donc un prix du lait plus élevé. Photo: N. Tiers/Pixel image
Les chambres d’agriculture de Bretagne, en collaboration avec l’Institut de l’élevage, ont testé pendant six années l’allongement de la lactation jusqu’à un intervalle entre vêlages (IVV) de 18 mois, en vêlages groupés sur trois mois.
L’essai mené à la station expérimentale laitière de Trévarez (Finistère) a permis de comparer deux lots de 24 Prim'holstein : l'un avec des lactations classiques de 12 mois et l'autre avec des lactations longues de 18 mois.

Les résultats de l’essai étaient présentés lors de la Biennale des stations expérimentales laitières du Grand Ouest le 6 février à Rennes. Sur la base de 222 lactations, ils indiquent qu'un veau tous les 18 mois serait une solution rentable en vêlages groupés.
 
La station a tout d’abord évalué le niveau de production des vaches laitières. Les essais ont montré que l’allongement des lactations à 18 mois revient à faire baisser la production annuelle de 640 kg comparativement à une lactation de 12 mois. Cette baisse de production concerne davantage les multipares que les primipares. Cet écart s’observe aussi sur les quantités de matières utiles, mais en proportion moindre, entraînant l’augmentation du TP.

Prix du lait plus élevé

L’impact économique de l’allongement des lactations a également été mesuré. Le produit de l’atelier lait est plus élevé pour le lot "lactations 18 mois" en raison principalement de l’écart sur le prix du lait (+11 euros pour 1000 litres). Cet écart s’explique par une teneur plus élevée du lait en protéines (+8 euros/1000l) et par une saisonnalité des livraisons plus favorables.
Le produit viande est en revanche plus faible dans le lot 18 mois en raison de la moindre vente de réformes et de veaux.

Les charges opérationnelles sont mieux maitrisées dans le lot "lactation 18 mois"; le coût alimentaire baisse avec les quantités de concentré de production économisées sur les six années de l’essai.

En résumé, une simulation de l’impact économique sur une exploitation de 60 ha de SAU et produisant 300 000 litres de lait, aboutit à une marge semi-nette d’exploitation de +2800 euros par an, soit +9,5 euros pour 1000 litres de lait en faveur des lactations longues.

Pas d’effet sur la santé et la reproduction

Selon les résultats de l’essai, l’allongement de l’intervalle entre deux vêlages ne modifie pas l’état sanitaire du troupeau. L’allongement des lactations induit une diminution du nombre de vêlages pour les vaches du lot "lactations 18 mois", ce qui n’a pas généré une diminution des troubles sanitaires. La fréquence des troubles est identique entre les deux lots: 5,6 événements par vache, soit un peu moins d'un par an.

Le taux de vaches saines au tarissement est plus faible pour le lot "lactations 18 mois". De même, le taux de vaches infectées (comptages avant tarissement supérieurs à 300 000 cellules/ml) augmente de onze points par rapport au lot témoin.

Les résultats de reproduction sont quant à eux identiques entre les deux lots sur six ans. Cette moyenne masque en fait des réalités contradictoires entre les trois premières années plus favorables au lot "lactations 18 mois", et les trois dernières plus favorables au lot « lactations 12 mois ».

Enfin, l’allongement de la lactation aboutit à une amélioration de la longévité des vaches laitières, en réduisant légèrement le taux de réforme.
 
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