Lait : la reprise de la collecte pourrait durer

D’après les données de la BDNI, le cheptel de vaches laitières au 1er octobre 2013 était en hausse de près de 1% par rapport à octobre 2012. Le cheptel de génisses laitières est également en hausse (+0,7 %). Photo: D. Bodiou/Pixel image.
D’après FranceAgriMer, qui vient de publier ses estimations 2013 et prévisions 2014 pour les filières animales, la collecte de lait de vache en France s’est établie en légère hausse sur les sept premiers mois de la campagne 2013-2014 (+0,6%).

Alors que la campagne 2012-2013 avait été marquée par une sous-réalisation de plus de 1,9 million de tonnes (7,5% du quota national), la reprise saisonnière de la collecte, particulièrement dynamique à partir de septembre 2013, pourrait permettre une diminution de la sous-réalisation sur la nouvelle campagne. La hausse du prix du lait à partir du deuxième trimestre 2013, et une légère érosion des coûts de production expliquent cette reprise.

Avant la reprise, le recul de la collecte a impacté les fabrications de poudres de lait et de beurre:
► les fabrications de poudres de lait ont chuté de 10,5% (-45000 t toutes catégories confondues) sur les
11 premiers mois 2013 par rapport à 2012;
► pour la matière grasse, les fabrications ont reculé de 5,6% sur la même période (-21000 t en équivalent beurre).

En revanche, les fabrications de fromages (+0,5% sur 11 mois) et de laits conditionnés (+0,9%
sur 10 mois) ont légèrement progressé.

Exportations de fromages en croissance

Malgré une demande dynamique, la diminution des fabrications de produits industriels s’est traduite par un repli des exportations. Parallèlement, les importations françaises de produits laitiers sont estimées en hausse de 14,7% en valeur.

Au final, le solde du commerce extérieur français de produits laitiers est évalué à près de 3,5 milliards d’euros en 2013, contre 3,7 milliards d’euros en 2012.
En particulier, le solde des échanges français de beurre aurait reculé de plus de 200 millions d’euros pour s’établir à -399 millions d’euros, en raison d'un repli des exportations et d'une hausse des importations.
La progression du solde des échanges de fromages (de +1724 à +1781 millions d’euros entre 2012 et 2013), grâce à une croissance marquée des exportations vers les pays tiers, n’a pas permis de compenser cette baisse.

Côté consommation française, les données du panel consommateurs Kantar Worldpanel indiquent un repli des achats des ménages en lait liquide (-3,2%) et ultra frais (-1,8%) en 2013.
Au contraire, FranceAgriMer explique qu’après plusieurs années de baisse, les achats des ménages en beurre sont repartis à la hausse (+1,9%). Ceux de fromages (+0,7%) et de crème (+2,9%) ont continué leur développement.

Bonnes perspectives pour l’amont et l’aval

À l’issue de son bilan, FranceAgriMer dresse des perspectives plutôt favorables pour 2014:
► le dynamisme de la demande des pays tiers observé ces dernières années devrait se poursuivre;
► les grands fournisseurs du marché mondial ne montrent pas de signes laissant présager de fortes hausses de leurs collectes. Dans ce contexte, les prix mondiaux des produits industriels pourraient à nouveau croître durant les premiers mois de 2014, entraînant dans leur sillage le prix du lait payé aux producteurs en France;
► les prix des céréales devraient rester sur une tendance baissière.

Ces bonnes perspectives pour l’amont et l’aval devraient entraîner une hausse de la collecte permettant de profiter des débouchés rémunérateurs à l’export. Des incertitudes demeurent toutefois sur le marché intérieur, en termes de volume ou de prix de vente des produits de grande consommation en Europe.

Par ailleurs, d'après les données de la BDNI, FranceAgriMer constate une hausse du cheptel de vaches laitières de près de 1% et du cheptel de génisses laitières de 0,7% au 1er octobre 2013 par rapport au 1er octobre 2012.

On voit ainsi une augmentation du taux de rétention des jeunes animaux dans les exploitations, prémices de la préparation à la sortie du régime des quotas laitiers, décrit le rapport.

Eviter une surproduction

En lait biologique, la collecte a progressé de 4,7% sur les 10 premiers mois de 2013 par rapport à 2012, après avoir augmenté de 32% en 2012 et de 25% en 2011. FranceAgriMer explique ce ralentissement par une diminution du nombre de conversions.

Tirées par le développement des achats des ménages, les fabrications de l’ensemble des produits laitiers biologiques ont augmenté. En particulier, celles de laits conditionnés ont enregistré une hausse de 13% sur 10 mois 2013-2012.
La gestion des conversions par les entreprises et le développement des achats des ménages ont permis d’éviter une surproduction en mettant en phase l’offre et la demande.
 
Retrouvez l’analyse complète de FranceAgriMer:
Les filières animales terrestres et aquatiques, bilan 2013 perspectives 2014 - Données et bilans FranceAgriMer, février 2014.
Bilan 2013 perspectives 2014 - Diaporama FranceAgriMer présenté le 11 février 2014 au Comité lait de vache.

Lire aussi:
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Le marché mondial du lactosérum - Synthèse de FranceAgriMer, septembre 2013.
La dynamique des troupeaux laitiers français à l'approche de la fin des quotas - Synthèse de FranceAgriMer, février 2013.
Les filières de l'élevage français, chiffres-clés - FranceAgriMer, février 2013.

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