Depuis 2011 et pour une durée de trois ans, les chambres d’agriculture de Bretagne et l’Institut de l’élevage y étudient les effets de la répartition de concentré au cours de la lactation sur les performances des vaches laitières. L’objectif ? Mieux connaître l’efficacité du concentré à divers stades de lactation et apprécier l’intérêt économique pour l’éleveur d’intensifier la production par vache lorsque le prix du lait est plus élevé.
L'essai compare deux périodes d'apport de concentré de production (du blé aplati) : un lot avec un apport classique en début de lactation, du 2e mois de lactation au 4e mois inclus (lot M234). Un deuxième lot reçoit un apport de concentré de production seulement à partir du 5e mois de lactation et jusqu’au 7e mois inclus (lot M567). L’essai se terminera en juillet 2014, avec les lactations des vaches ayant vêlé à l’automne 2013.
« Un intérêt discutable »
L’analyse des courbes de lactation montre une réponse immédiate à l’apport de concentré. Ainsi, la production laitière est supérieure pour le lot M234, en début de lactation (2e au 4e mois) quand les vaches reçoivent du concentré au Dac (en moyenne 3kg de concentré par jour de plus par rapport au lot M 567).À partir du 5e mois, les courbes des deux lots se croisent. Les vaches du lot M567 reçoivent à leur tour 3,5 kg de concentré de plus et leur production laitière dépasse celle de l’autre lot.
Selon les résultats de l’essai, l’efficacité du kilo de concentré distribué est inférieure à 1kg de lait par kg de concentré en plus. De plus, la courbe de lactation ne révèle pas de différence d’efficacité du concentré selon qu’il est apporté en début de lactation, ou en milieu et fin de lactation.
Au niveau des taux, l’observation des courbes montre que le TB baisse avec l’apport de concentré de production, alors que le TP augmente. En fin d’essai, lorsque les régimes alimentaires sont identiques, les courbes de taux de chaque lot se rapprochent.
Enfin, les résultats de reproduction ne montrent pas de disparité entre les lots.
Au terme des deux premières années d'essai, Benoît Portier, ingénieur du pôle herbivores des chambres d'agriculture de Bretagne, tire les conclusions suivantes:
L’analyse des résultats ne montre pas de réelle différence entre les lots. L’efficacité du concentré sur la production laitière reste faible (autour de 0,5 kg de lait par kg de concentré) et rend donc son intérêt discutable. Les animaux ne recevant pas de concentré de production ne semblent pas se porter plus mal. Si la tendance se confirme pour la 3e année, cela indiquerait que l’apport de concentré peut se faire à n’importe quel stade de lactation et plus seulement en fonction des aspects purement zootechniques mais en fonction des opportunités de prix du lait et de l’aliment. L’éleveur disposerait d’une quantité de concentré déterminée selon ses objectifs, qu’il choisirait d’apporter à des périodes de son choix.
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Période expérimentale
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P1
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P2
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P3
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P4
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Semaines de lactation
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2 à 5
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6 à 18
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19 à 31
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32 à 40
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Concentré de production consommé au Dac (kg brut/vl/j)
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Lot M234 (43 vl)
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0,2
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3,2
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0,2
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0
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Lot M567 (40 vl)
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0,2
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0,2
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3,7
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0,1
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Ecart entre les 2 lots
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-3
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+3,5
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Lait produit (kg/vl/j)
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Lot M234 (43 vl)
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28,5
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28,3
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22,2
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21,2
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Lot M567 (40 vl)
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28,4
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26,5
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23,8
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21,7
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Ecart entre les 2 lots
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-1,8
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+1,6
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Courbes de production laitière selon les lots
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