Deux associés étaient déjà partis en 2006. Nous avons fait face à un surendettement important en 2010 de 900 000 euros. Nous n’arrivions pas à en parler. C’est grâce au conseiller de gestion que la parole s’est libérée et nous a permis de rebondir. Nous avons été en contact avec Solidarité paysan et un groupe de quelques éleveurs dans la même situation. C’est en comparant nos résultats comptables avec ceux d’un agriculteur en bonne situation financière que nous avons changé de stratégie et nous en sommes très satisfaits aujourd’hui.
Nous étions fières de produire 10 000 litres de lait par vache. Cependant, nous étions trop dépendant des achats extérieurs. Et notre valeur ajoutée était trop faible. Nous avons remis les vaches au pâturage pour diminuer les achats de concentrés. Pour rendre cet objectif possible, nous avons demandé à notre voisin d’échanger des terres afin que notre parcellaire soit d’un seul tenant. Il a accepté. Aujourd’hui, le Gaec, 150 vaches laitières, a redressé la barre même avec 7 000 litres de lait par vache.
Le projet RaDits pour les agriculteurs en détresse
Face à la crise laitière de 2008/2009 et la recrudescence d’appel d’exploitants en difficulté, Solidarité paysan s’est associé avec le Civam 72 pour mettre en place une formation « herbe » afin de promouvoir le pâturage, l’association de graminées légumineuses de longue durée et un système qui laisse place à d’autres fourrages annuels ou culture autoconsommées ou vendues. En 2014, naît le projet RaDits (Recours pour les agriculteurs en difficulté par la transmission solidaire) à la suite d’un appel à projet Casdar. C’est ainsi qu’un deuxième groupe d’agriculteurs en difficulté se créent. En 2015, il est labellisé GIEE.
Le surendettement, cause majeure des difficultés
Une étude en cours (2015/2019) de Solidarité paysan chez les agriculteurs en souffrance se base sur le témoignage de 27 exploitants en difficulté. Il en ressort sans surprise que la première cause de souffrance reste le surendettement puis les conflits (surtout avec le père) et l’accumulation de problèmes multiples. L’origine de ces tentatives résulte d’un non choix dans l’engagement dans le métier avec la notion de transmission du patrimoine, un surendettement et des conditions de travail difficile. Selon Véronique Louazel chargée d’études en santé de Solidarité paysan qui a réalisé l’étude, l’entrée dans le système de soin n’est pas évidente et demande du temps. Prendre une décision est une étape importante. Et le lien social est une ressource clé. Ce qui est mis en évidence par le témoignage de Claude Marchais.