Le regroupement d’andains n’entame pas forcément la qualité des fourrages

Le regroupement d’andains permet de réaliser des économies de récolte sans détériorer la qualité du fourrage. CP : DR.
Arvalis-Institut du végétal présente les résultats du projet 4AgeProd (observation de 63 chantiers d’ensilage en Bretagne et en Pays de la Loire). Avec l’andainage, l’économie et la qualité ne sont pas forcément antagonistes selon les conclusions de quatre campagnes, de 2014 à 2017.
 
Quand on parle économie et qualité, c’est souvent une affaire de compromis. Faut-il regrouper des andains pour gagner en économie, ou bien limiter les interventions pour préserver la qualité du fourrage ? Certains travaux méritent encore d’être effectués pour répondre à cette question. Toutefois, Arvalis a proposé ses premières conclusions lors de la journée maïs-prairies organisée à la chambre d’agriculture à Rennes, le 10 décembre dernier. L'institut s’est basé sur les différentes valeurs de qualité de fourrage obtenues grâce au projet 4AgeProd (programme SOS protein) réalisé en Bretagne et en Pays de la Loire sur 63 chantiers d’ensilage.

En parallèle, la FRCuma Ouest a réalisé un calcul économique de ces chantiers d’ensilage. Résultat, le regroupement d’andains permet de réduire les coûts de récolte sans pénaliser la qualité du fourrage. Côté qualité, les pénalités restent faibles si le fourrage présente 30 à 35 % de matière sèche.

Cette qualité peut même être améliorée si l’éleveur pratique le séchage à plat avant le regroupement du fourrage par rapport à une fauche conditionnée non regroupée, signale Anthony Uijttewaal, ingénieur en agronomie et en récolte du fourrage chez Arvalis.

Mais de quelle qualité parle-t-on ?

Le type d’andaineur joue sur la qualité du fourrage

La qualité du fourrage dépend d’abord du stade de développement. Plus on se rapproche de la floraison, plus la qualité du fourrage sera dépréciée. En revanche, contrairement aux idées reçues, la durée de préfanage n’a pas eu d’influence sur la digestibilité de la luzerne testée à l’entrée du silo. Les mesures montrent que l’heure de fauche n’a pas eu d’impact sur les teneurs en sucres. Ces suivis confirment aussi que le risque butyrique est d’autant plus faible que la teneur en matière sèche est élevée. Au-delà de 30 % de matière sèche, les ensilages ne sont pas forcément indemnes de butyriques, mais leur teneur s’avère faible (< 1 g/kg matière sèche), voire quasiment nulle au-delà de 45 %.
 
Les contaminations de matières minérales apportées par la terre peuvent être très limitées si l’éleveur ne pratique aucun fanage et aucun andainage. En revanche, la pratique du regroupement d’andains voire du fanage augmente significativement ce risque. La majorité des regroupements suivis par Arvalis ont eu lieu avec un giroandaineur. Seuls trois chantiers ont été réalisés avec un andaineur à soleils, mais ils ont présenté des contaminations supérieures. Les essais effectués aux États-Unis montrent que la contamination par cet outil plus importante (de 18 %) qu’avec un andaineur à tapis. 

La contamination va dépendre de la régularité de la surface du sol et de l'’adaptation de la hauteur des bras de l’andaineur à la vitesse et à la quantité de fourrage, précise Anthony Uijttewaal. Plus la hauteur de coupe est basse, plus la part de matières minérales est élevée (logiquement), et cela s’accentue par le fait d’andainer. Cependant, les conséquences de ces apports en matières minérales qui favorisent les bactéries butyriques deviennent négligeables lors de la conservation si le taux de matière sèche est supérieur à 30/35 %.  

Ces résultats indiquent que le fanage et l’andainage ne sont pas synonymes d’une détérioration systématique du fourrage. Sur légumineuses notamment, il est nécessaire de rester vigilant quant au risque de pertes de feuilles lors de ces opérations.
 

Des économies de récolte avec l’andainage

Le regroupement d’andains apporte souvent un plus économique. En comparant avec les chantiers non regroupés (12), le regroupement d’andains (19 chantiers) permet une augmentation de 57 à 75 % des débits de chantiers à la récolte. De 11,8 tonnes de matière sèche à l’heure pour le fourrage non regroupé, on passe à 18,5 tonnes de matière sèche à l’heure avec le regroupement, pour des rendements compris entre 1,8 et 4,3 tonnes de matière sèche. En dessous de cette fourchette de rendements, les débits sont nettement plus faibles (moins de 10 tonnes de matière sèche à l’heure).

Économiquement, le coût de récolte par l’automotrice revient à 45 euros par tonne de matière sèche sans le regroupement, et à 37 euros par tonne de matière sèche avec le regroupement des andains (le coût descend même à 29 euros par tonne de matière sèche dans le meilleur des cas). Les faibles rendements font évidemment exploser les coûts (jusqu’à 110 euros par tonne de matière sèche dans le cadre du projet 4AgeProd). Finalement, le coût de la récolte de l’ensileuse (andainage compris) diminue de 8 à 16 euros par tonne de matière sèche.
Le mode de fauche et de regroupement des andains impactent la qualité du fourrage et le coût de récolte.  Source : Arvalis.


 

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