"Les nouvelles technologies de développent de façon intensive dans le milieu agricole. Cette tendance questionne leur impact sur la santé des travailleurs, salariés ou exploitants", introduit Adeline Delavallade, ergonome et conseillère nationale prévention à la CCMSA.
"Le robot de traite a un certain coût, les éleveurs doivent y trouver des intérêts", pointe Aline Dronne, sociologue, chargée de mission à l’Aract Grand Est, association dédiée à l’amélioration des conditions de travail.
Si ces exploitants ont fait le choix du robot de traite c’est pour de multiples raisons. Ils voient dans cette technologie la possibilité de réduire la pénibilité du travail – "la traite, le plus souvent réalisée par les femmes, est à l’origine de troubles musculo-squelettiques", rappelle Aline Dronne – de se dégager des temps familiaux et sociaux, de gagner en souplesse de travail, d’anticiper la transmission de l’exploitation… "Ou tout simplement de conserver la production laitière. Avec l’arrêt des quotas, beaucoup se sont questionnés sur la poursuite ou non de l’atelier laitier", souligne la conseillère.
Contraintes mentales
Le robot de traite fait toutefois apparaître de nouvelles contraintes."Il déplace les contraintes du physique vers le mental. Il accroît l’hyper connectivité. L’exploitant devient un gestionnaire d’informations. Le robot de traite nécessite des connaissances pointues et donc une évolution des compétences", indique Aline Dronne.
"Malgré tout, très rares sont les éleveurs qui ne sont pas satisfaits de l’arrivée du robot de traite", souligne Adeline Delavallade.
Oui, le robot de traite peut participer à la qualité de vie des éleveurs : telle est la conclusion provisoire de cette étude. Des questions restent toutefois en suspens sur l’utilisation et le traitement des données informatiques du point de vue des compétences et de l’évolution du métier, et sur les impacts sur la santé mentale des exploitants.
"Il faut accompagner les exploitants dans la mise en place du robot. Qu’il soit un moyen au service d’une stratégie", conclut Adeline Delavallade.