« L’eau est un élément qui peut devenir nocif »

« L’eau est un élément qui peut devenir nocif. » ©PhotoGanary
Aujourd’hui, encore un gros travail est à faire sur l’eau en élevage a rappelé Arnaud Glatre responsable technique et commercial chez Geosane, une entreprise spécialisée en diététique et hygiène dans le monde de l’élevage à l'occasion d'une conférence donnée dans le cadre de l'édition 2020 du Space.

L’eau représente entre 70 à 80 % du poids corporel selon les espèces. De manière générale, un animal consomme deux fois plus d’eau que d’aliment consommé avec une consommation qui augmente de 1,5% en cas de fortes chaleurs.

L’eau comme indicateur de pathologie

« L’eau est un élément qui peut devenir nocif, rappelle Fabien Michallon, responsable technique et commercial chez Geosane. En effet, des micro-organismes, bactéries, virus, protozoaires, peuvent être pathogènes. Tout comme les éléments chimiques s’ils sont en trop faible ou trop forte concentration. »

À noter qu’en plus, l’eau véhicule les nutriments, les médicaments et les désinfectants d’où l’intérêt d’avoir une eau de bonne qualité. 
Chez les bovins, les veaux consomment en moyenne 12 l d’eau par jour et pour une vache laitière environ 130 l. Il est donc important de suivre les consommations journalières. Une baisse ou une hausse de consommation peuvent indiquer un désordre avant que les symptômes apparaissent.
En plus de vérifier la consommation, il est également recommandé de l’analyser de façon systématique.

« Sur l’eau du réseau il est recommandé de faire une analyse mircrobiologique deux fois par an et une analyse chimique une fois par an, détaille Fabien Michallon. Pour un forage ou un puit, nous préconisons deux à quatre analyses microbiologique par an et deux analyses chimiques par an. »

  Une eau ni trop douce ni trop forte

L’équilibre de l’eau se lit au travers de trois facteurs clé, le pH (potentiel hydrogène), le TH (titre hydrotimétrique) et le TAC (titre alcalimétrique complet). 
Le TH résume la concentration des ions calcium et magnésium. En France, sa valeur varie de 7 à plus de 40 °fH. L’objectif pour une eau équilibrée pour les animaux est de se situer entre 10 et 15 °fH. Dans le Nord de la France, l’eau est considérée comme très dure, comme dans le Sud-Est, c’est-à-dire supérieure à 30 °fH. À l’inverse, la Bretagne et le Massif Central disposent d’une eau douce avec des valeurs comprises entre 7 et 15 °fH. 
Lorsque l’eau à une teneur supérieure à 20 °fH elle est dite incrustante et peut occasionner des entartrages des canalisations, une baisse de l’absorption des oligo-élements qui peuvent entraîner des carences, une perte d’efficacité des médicaments, des vaccins, des antibiotiques. 
En revanche une eau avec un TH inférieur à 10 °fH est dite corrodante.

« Dans ce cas, une eau trop douce peut entraîner une inappétence de l’eau, des troubles de la croissance, des risques de problème osseux et une mauvaise assimilation des vitamines et des oligo-éléments », ajoute Fabien Michallon. 

Corriger une eau trop douce

Pour corriger une eau trop douce, il est conseillé d’augmenter la minéralisation de l’eau en passant sur un substrat calcique et une augmentation du pH. Dans le cas d’une eau trop dure, l’objectif est de diminuer la minéralisation de l’eau par des résines cationiques qui captent le calcium et le magnésium par le biais d’un adoucisseur. 

Attention au fer
Autre élément important, le fer. L’objectif est qu’il soit inférieur à 0,2 mg/l. Dans le cas d’une eau peu ferrugineuse, il n’y a pas de conséquence. En revanche, si l’eau est très ferrugineuse > 1 mg/l, elle peut vite dégrader les équipements et les installations par des dépôts ferrugineux qui peuvent entraîner de la corrosion mais aussi un encrassement des filtres et un bouchage des canalisations. 

« Une eau très ferrugineuse affecte la santé des animaux, détaille Fabien Michallon. Elle peut entraîner une baisse de la consommation d’eau due à un manque d’appétence mais aussi une compétition entre certains oligo-éléments ce qui peut provoquer des carences en cuivre, magnésium, sélénium, cobalt et le zinc. »

Par ailleurs, on observe un impact sur la distribution des produits similaire à ceux d’une eau trop dure. 
 
Pour diminuer la teneur en fer, le seul moyen de correction est la déferrisation pour atteindre la norme de 0,5 mg/l en élevage. Elle est réalisée par démanganisation, par un filtre électropneumatique ou par filtration gravitaire sur lit granulaire. 

Le manganèse et ses impacts 

Autres éléments, autant important que le fer, le manganèse qui peut avoir des impacts sur la santé des animaux et sur la distribution des produits si sa présence dépasse les 0,15 mg/litre. 
Comme pour les autres minéraux, elle diminue la consommation d’eau et met en compétition certains oligo-éléments. Une eau très manganésée peut diminuer l’efficacité des traitements biocides, l’interaction avec les antibiotiques, les vaccins et les produits nutritionnels. 

Pour réduire la part de manganèse, le moyen de correction qui existe est la démanganisation. Elle consiste à oxyder du manganèse avec du permanganate de potassium à l’aide de filtration sur sable. Cette opération peut être réalisée à l’aide d’un kit de dosage ou d'un filtre automatique.
 
Être attentif à la qualité de son eau et à la correction de ces éléments est prépondérante dans l’amélioration de l’amélioration de la santé et du bien-être animal et donc une amélioration du revenu de l’éleveur.

Santé - Alimentation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15