L’ergot, un champignon toujours d’actualité

Le seigle et le triticale sont les graminées les plus sensibles à l'ergot. Photo: M. Lecourtier/Pixel image

Toxique pour les animaux, l’ergot de seigle est limité par la loi à 1 gramme de sclérotes par kilo de céréales non moulues pour la consommation animale. À partir d’une certaine quantité, l’ergot de seigle a des effets sur la croissance, la reproduction et la lactation des bovins.

Lors de son 5e colloque sur la qualité sanitaire des céréales le 1er avril à Paris, Arvalis-Institut du végétal a donné des pistes pour éviter l'apparition de l’ergot des céréales sur ses parcelles. L’ergot de seigle ou Claviceps purpurea est un champignon microscopique qui contamine de nombreuses céréales. Lorsque les grains infectés mûrissent, les filaments s’agglomèrent en un tissu dense : le sclérote.
 
Le cycle biologique de l'ergot des céréales


Selon Claude Maumene d’Arvalis, il y a trois points à surveiller pour gérer le risque ergot :

Il faut éviter d’introduire la maladie dans la parcelle via les semences ou les bords de champs. Ensuite, si l’ergot se trouve dans la parcelle, il faut veiller à ne pas multiplier l’inoculum et à éviter les espèces et variétés sensibles.

Comment lutter ?

Dans un premier temps, le chercheur rappelle de privilégier des semences indemnes qui ont été triées et traitées, mais aussi d'entretenir les bords de champs. L'ergot peut toucher toutes les graminées. Ainsi, les graminées adventices dans et autour des parcelles sont l'un des premiers facteurs de l’introduction de l’ergot dans une parcelle. De plus, il semble que la dispersion des ascospores de l’ergot est possible sur une vingtaine de mètres autour du foyer.

Si l’ergot se trouve dans la parcelle, il faut éviter son développement. Cependant, les sclérotes des céréales adventices sont dix fois plus petits que les sclérotes de céréales cultivées. Ils sont plus difficiles à voir mais ils sont aussi très contaminants. Arvalis-Institut du végétal recommande donc de désherber les parcelles infectées en plus d'entretenir les bords de champs. Il faut également penser à ajouter dans la rotation des plantes qui ne sont pas sensibles au champignon comme par exemple le colza.

Lorsque l’ergot a infecté une parcelle, le travail du sol est considéré comme un levier très efficace. En effet, si un sclérote est enfoui à plus de 7 cm, il ne pourra pas sortir de terre pour projeter des ascospores : il est neutralisé. De plus, selon une étude d’Arvalis-Institut du végétal, les sclérotes enfouis ne sont pas conservés plus de 2 ans dans le sol. 

L'ergot des céréales est donc un champignon à garder à l'œil : courant 2015, un règlement européen devrait voir le jour pour fixer une limite maximale de 0,5 g de sclérotes d'ergot par kilo de céréales brutes destinés à l'alimentation humaine.

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