« Les éleveurs sont partagés quant à l’intérêt de l’élevage de précision au sein de leur ferme. »
« L’éleveur ne traite plus. Il observe ses animaux. La charge de travail physique diminue. » Note la spécialiste.
« La charge mentale peut parfois être accrue, signale Nathalie Hostiou, du fait de la complexité des informations à gérer, de la multiplicité des alarmes ou des alertes ou encore des risques de pannes plus fréquents. »
L’organisation du travail change aussi. Les uns regardent d’abord les données sur l’ordinateur et vont ensuite vérifier dans le troupeau. Les autres font le contraire, notamment les femmes. Et certains se fient uniquement aux indications de l’ordinateur. La multiplication des données (au niveau de la traite) permet normalement de prendre plus facilement ses décisions.
« Or, précise Nathalie Hostiou, beaucoup d’éleveurs ne gardent que les principales données. Ainsi, 3% des analyses seulement sont utilisées. »
Enfin, l’enquête a révélé quelques surprises. Tous les jeunes ne souhaitent pas un robot de traite de précision dans leur exploitation. Pour eux, l’attrait et le contact avec les animaux priment. Dans ce cas, le numérique s’avérerait être un frein. Pourrait-on en conclure qu’une fracture numérique serait en train de s’opérer ? Pour la chercheuse, la tendance pourrait être oui. D’abord au sein même de l’exploitation.
« La personne en charge de la gestion de l’ordinateur ne peut s’absenter de la ferme », a-t-elle remarqué.
Dans un autre registre, le wifi ne couvre pas certains secteurs, ce qui est préjudiciable. Enfin, la chercheuse se pose la question pour les exploitations basées sur le modèle agroécologique.
« Seront-elles exclues du numérique ? Contrairement au système traditionnel, elles ne bénéficient guère jusqu’à présent de capteurs adaptés. »