Le chaulage n’a pas d’impact positif sur la disponibilité des éléments fertilisants. Par exemple, la disponibilité du phosphore dans le sol est meilleure quand le pH est bas. C’est vrai aussi pour la potasse et beaucoup des oligoéléments. Seul le molybdène voit sa disponibilité augmenter avec l’augmentation du pH.
L’apport de lisier ou de fumier sur prairie n’acidifie pas le sol. Le premier a un effet alcalisant au contraire. Le second, quant à lui, maintient le niveau de pH.
P et K en fonction des engrais de ferme
Il n’existe qu’un seul moyen d’identifier le statut d’une prairie à propos du phosphore et du potassium : l’analyse d’herbe. Si une analyse d’herbe tous les cinq ans permet de vérifier le statut d’une prairie, Didier Deleau donne quelques grands axes pour sa fumure de fond :Si un apport de fumier ou de lisier est réalisé tous les deux ans, il n’est pas nécessaire d’apporter du phosphore et du potassium sous forme minérale. Si l’épandage est triennal, un apport de potassium minéral lors de la troisième année sera nécessaire. Si les apports d’engrais de ferme sont irréguliers, il est inutile de compléter la fertilisation en P et K les deux premières années. L’épandage d’éléments minéraux devra être envisagé à partir de la troisième année. C’est d’autant plus vrai pour les prairies de fauche qui ne bénéficient pas de la restitution des animaux.
L’urée au premier apport
La fertilisation organique a un effet favorable si les apports ne sont pas trop importants. Mieux vaut 20 t/ha et par an que 60 t/ha tous les trois ans. Il faut toutefois éviter le fumier frais. Et l’apport d’engrais de ferme n’empêche pas les apports minéraux d’azote notamment. À ce propos, Didier Deleau évoque :Il a été mis en évidence qu’un premier apport avec de l’urée présente une meilleure efficacité que l’ammonitrate. Sur repousses, par contre, l’urée demande un temps frais et humide pour limiter la volatilisation.
Il est inutile d’effectuer un apport d’azote après le 15 juin. En période sèche, il ne serait pas valorisé par manque d’humidité. En conditions favorables, la minéralisation de l’azote présent dans le sol suffit à couvrir les besoins de la prairie.