Les métiers de l’élevage attirent moins ?

En 2010, un exploitant sur cinq était âgé de moins de 40 ans. Photo : A. Cotens/pixel images
Selon Agreste, en 2010, 25 000 chefs d’exploitation se sont installés au cours des deux années précédentes, soit 12 500 par an. Cependant, entre 2000 et 2010, il y a eu 1 590 installations par an en bovins lait en France et 1060 en bovin viande soit 20% des installations.

En 2010, près de 200 000 exploitations élèvent des bovins en France. Leur nombre a diminué à un rythme soutenu : -33% entre 2000 et 2010 contre -25% pour l’ensemble des exploitations, avec une diminution des petits élevages et une diminution des élevages laitiers. De plus, le nombre d’exploitations de bovin lait a diminué fortement entre 2000 et 2010 (-36%).

Un renouvellement insuffisant

En 2010, un exploitant sur cinq était âgé de moins de 40 ans, contre plus de un sur quatre en 2000. Un renouvellement insuffisant qui est ressenti aussi en élevage bovin lait et qui joue sur la stabilisation du nombre d’exploitations. Selon, Christophe Perrot de l’Institut de l’élevage la diversité du paysage laitier se transforme et les attentes des éleveurs aussi :

Est-ce que nous sommes face à des inadéquations de formations initiales ? La production laitière et les systèmes ont beaucoup changé. Il faut souvent s’associer, ce qui peut être complexe. Le salariat a peu de place dans les exploitations laitière aussi et surtout, les futurs éleveurs sous-estiment souvent la charge de travail.


De même en bovin viande, les transmissions et les croissances sont de plus en plus difficiles pour les grandes exploitations. Par exemple, pour dégager 1000€ d’EBE il faut 2000€ d’actif immobilisé hors foncier en grandes cultures ou 3400€ en lait ou en porcs alors qu’en bovins viande, il en faut 4700€ !

Nous sommes face à une crise de croissance d’un modèle original en Europe (spécialisé et à temps plein). Nous nous dirigeons vers un scénario à l’anglaise. Les éleveurs vieillissent à la tête de leurs exploitations sans pouvoir les transmettre. Ils investissent peu, extensifient et simplifient leurs systèmes de production.

Selon Christophe Perrot, les alternatives à ce scénario sont soit une restructuration brutale soit le développement de systèmes plus variés et créateurs de valeur ajoutée.

Trois axes à travailler

Pour renforcer l’attractivité des métiers de l’élevage, Emmanuel Béguin de l’Institut de l’élevage propose de travailler sur trois axes :

Pour créer des vocations dans la filière, il faut à la fois améliorer l’image des métiers en valorisant l’image du métier d’éleveurs et de salarié, rendre l’accès au métier plus simple en simplifiant l’installation et surtout mieux valoriser les conditions des métiers de l’élevage. Ce sont les trois facteurs à actionner par la filière et les éleveurs pour accroître l’attractivité des métiers de la filière.


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