Les prix du lait biologique devraient se maintenir

Les prix du lait biologique devraient se maintenir. CP : L.Page/Cniel
Après avoir présenté la conjoncture laitière de ces dernières semaines de manière globale, l’Institut de l’élevage s'est penché sur les dernières tendances de la filière lait bio en France et dans les principaux pays producteurs européens pendant cette période de crise sanitaire liée au Covid-19.
 
Benoît Baron, chef de projet conjoncture laitière à l’Idele, est tout d’abord revenu sur le contexte français en lait bio :

« Ces dernières années, la filière fait face à un accroissement important des exploitations qui livrent du lait bio. En 2015, les chiffres se situaient entre 2 000 et 2 100. Puis, à la suite de la crise du lait conventionnel de 2015-2016, certaines exploitations se sont converties. En mars 2020, il existait 3 652 livreurs de lait biologique. » 

Par conséquent, la collecte est en nette croissance sur le premier trimestre 2020 (de 15 %), ce dernier ayant été marqué par l’arrivée de nouveaux producteurs et par des conditions de mise à l’herbe favorables.

Les prix ne devraient pas se dégrader

Concernant les prix, au premier trimestre 2020, ils s’établissent en moyenne à 491 €/ 1000 litres, soit une progression de 1 % par rapport à 2019. Actuellement, depuis le début du mois d’avril, une baisse saisonnière du prix du lait est observée. Les prix sont passés de 60 à 90 €, en dessous des tarifs plus élevés de l’automne ou de l’hiver. Cependant, le prix du lait bio ne devrait pas se dégrader et tend à se maintenir autour de 420 €/ 1000 litres en cette période printanière.

90 % du lait bio sont valorisés par l'achat des ménages

Ces tarifs ont pu rester corrects durant cette période de confinement car les débouchés du lait bio reposent à plus de 90 % sur les achats des ménages. Ils n’ont donc pas été pénalisés par la fermeture de la RHD ou par la baisse des exportations.

« En revanche, les opérateurs évoquent des commandes importantes de produits sous des marques de distributeurs, indique Benoît Baron. Elles s’expliquent par les types de magasins fréquentés, car les hypermarchés ont été plutôt délaissés au profit des magasins de proximité. »

Croissance ralentie en Allemagne

En Europe, la croissance est plus modérée que dans l’Hexagone. Chez nos voisins allemands, premier marché européen de lait bio avec 1,2 milliard de litres produits en 2019, la croissance de la collecte est plus modérée avec seulement + 4 % par rapport à 2019. 

« Cette faible croissance s’explique par le fait que la vague de conversion en Allemagne a surtout eu lieu en 2017 et que, désormais, les niveaux de croissance retombent », explique le chef de projet conjoncture laitière.

En matière de prix, sur les deux premiers mois de l’année, l’Allemagne connaît un léger recul par rapport à 2018. En janvier, le prix moyen est de 497 €/1000 l, et celui de février se situe à 493 €/1 000 l. Ils restent donc sur les mêmes bases que ceux de l’année dernière. 
L’Allemagne a connu, comme en France, une consommation de lait boostée pendant la période de confinement avec des comportements de stockage similaires à ceux des consommateurs français. 

Aux Pays-Bas, les prix évoluent, selon les opérateurs de collecte

Aux Pays-Bas, seulement 2 % de la collecte nationale sont réalisés en lait bio. Comme pour les marchés allemand et français, l’essentiel du lait collecté est valorisé dans le pays. 

« Friesland Campina, le premier opérateur de la collecte laitière biologique néerlandaise, annonce malgré tout des prix en baisse (35 € de moins par tonne) par rapport à ceux de début d’année et du printemps dernier, chiffre Benoît Baron. Par ailleurs, le second opérateur de collecte, Eko Holland, annonce des prix supérieurs à 490 €/t, mais il avait envoyé un message de modération à ses producteurs en leur demandant de ne pas dépasser leur volume de production de l’année passée. »

Croissance plus prononcée en France

En France, par rapport à l’Allemagne, au Danemark et à l’Autriche, une moindre baisse des prix a été constatée durant cette période de confinement. De plus, par rapport aux pays voisins, l’Hexagone connaît la plus forte croissance (80 % depuis janvier 2015). Sur les douze derniers mois, la France a dépassé le milliard de litres collectés, se rapprochant ainsi de la collecte allemande. En revanche, au Danemark et en Autriche, cette dernière a légèrement marqué le pas. 

« Les ventes ont été boostées suite au confinement. Malgré quelques complications logistiques, la filière n’apparaît pas menacée et les prix devraient se maintenir », reconnaît Benoît Baron, chef de projet conjoncture laitière à l'Idele.

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