Les races laitières sont plus diversifiées

Les élevages bovin lait se différencient des élevages conventionnels par un taux plus importants  notamment de races croisées (ici race normandes et holstein évoluent vers la race Simmental par absorption). Photo : D. Bodiou/Pixel Image

L’étude GenAB effectuée entre 2010 et 2016 donne une vision précise des troupeaux de vaches laitières en agriculture biologique. Comparé au conventionnel, les différences se remarquent surtout dans la productivité et le type de race.  
Lors du Tech&Bio organisé à la Roche-sur-Yon les 30 et 31 mai 2018, quelques chiffres ont été diffusés sur la filière bovins lait.  Réalisée par l’Institut de l’élevage et l’Itab en partenariat avec l’Agence bio, cette étude dénommée GenAB qui se veut une photographie de l’année 2014 devrait peut-être se transformer en observatoire annuel. C’est en tout cas le souhait de ceux qui y ont participé. "La filière bio en bovin lait s’est beaucoup développée ces dernières années, explique Pascale Le Mézec de l’Institut de l’élevage. Ce n’est plus une niche. Aussi, est-il nécessaire d’avoir des données chiffrées précises pour avoir une meilleure lisibilité de cette filière même si les résultats obtenus ne réservent guère de surprise."  Et d’ajouter : "Nous avons procédé en reprenant les données des enregistrements nationaux dont le contrôle laitier, les données de l’institut de l’élevage et de l’Agence bio." Les chiffres expriment bien le développement exponentiel de la filière animale bio.  Les élevages en bovin lait ont progressé de 62 %, moins que ceux de la filière bovin allaitant qui augmente de 82 %. Pour information, la progression des élevages ovins allaitants se chiffre à 48 % quand celle des ovins laitiers est de 128 % et celle des élevages caprins se développent à raison de plus de 65 %.

La prim’holstein reste la race la plus fréquente

En termes de suivi technique, les élevages en lait bio sont un peu moins suivis qu’en conventionnel (moins 7 % pour le contrôle laitier qui touche 60 % des élevages conventionnels). Sans surprise, les élevages en lait bio se retrouvent dans les bassins traditionnels (48 % des élevage bio sont dans l’Ouest). En 2014, 2 668 troupeaux en lait bio ont été recensés dont 30 % d’entre-eux possédait un second atelier. L’une des différences majeures avec les conventionnels concerne le type de race laitière. En 2014, les troupeaux prim’holstein1 sont moins dominants. Et ainsi, il existe plus de troupeaux de vaches laitières croisées, de races mélangées et donc plus de diversité. Les vaches prim’holstein sont donc moins nombreuses mais restent la principale race.  La montbéliarde arrive en second puis la normande. Les croisés sont aussi plus représentés. Des races comme la jersiaise sont aussi plus fréquentes. Une autre distinction caractérise les élevages bio. Il s’agit du renouvellement du troupeau. En moyenne, les primipares sont moins présentes dans les élevages bio.  Et sur les 36 000 prim’holstein bio inséminées en 2014, 10 % d’entre elles l’étaient par des croisements entre race pour le lait (contre 1 % en conventionnel).

La conduite du troupeau fait toute la différence

Les inséminations artificielles sont moins nombreuses qu’en conventionnel et les premiers vêlages plus tardifs. Et sans surprise non plus, la moyenne de litres de lait produites sur 305 jours est inférieure pour les vaches bio. Les différences sont plus marquées pour la prim’holstein. Elle produit en moyenne 6 000 kg de lait en bio contre 7 700 kg en conventionnel. Ce sont les effets de la conduite qui induisent ces différences. Elles s’accentuent d’autant plus avec la race prim’holstein (de façon moindre pour les montbéliardes et les normandes). Le facteur génétique s’explique pour des écarts compris entre moins 70 à moins 100 kg selon les races alors que l’effet conduite entraîne plus de 1 000 kg de différence. Les taux butyreux et protéiques sont aussi plus faibles en bio.  Quant au choix des taureaux, la disparité est faible (taureau légèrement moins laitier en bio). Sur le plan sanitaire, les résultats sont pratiquement similaires malgré les moyens de soin et de prévention moins importants en bio. En revanche, la fertilité est meilleure en bio. Selon les données Normabev, les vaches de réformes conduites en bio et souvent plus âgées pèsent de 20 kg à 30 kg de moins selon la race.

(1)  Un troupeau qui a plus de 80 % de vêlage en prim’holstein est considéré comme un troupeau Prim’holstein
 
 

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