Les ruminants laitiers sont des producteurs nets de protéines

Dans les systèmes bovins laitiers, il faut environ 0,5 kg de protéines végétales consommables par l’homme pour produire 1 kg de protéines animales consommables par l’homme. © Photoagriculture/Adobe Stock

Le projet Eradal s’est intéressé à l’efficience protéique nette des ruminants d’élevage. Spoiler : il faut environ 0,5 kg de protéines végétales consommables par l’homme pour produire 1 kg de protéines animales consommables par l’homme dans les systèmes bovins laitiers.

« À l’avenir, les productions animales seront socialement acceptables si elles sont : rémunératrices pour les éleveurs, respectueuses du bien-être animal, vertueuses sur le plan environnemental, peu en compétition avec l’alimentation humaine, légitimes dans l’occupation et l’entretien des territoires. Il ne faudra pas se contenter de choisir l’un ou l’autre de ces items, il faudra qu’ils soient tout à la fois », introduisait Benoit Rouillé, responsable de projets à l’Institut de l’élevage lors d’un symposium sur les protéines laitières qui s’est tenu le 22 octobre.

Pour répondre à la question de la compétition avec l’alimentation humaine, le projet Eradal1 s’est intéressé à l’efficience protéique nette des protéines animales issues des ruminants laitiers. Elle est définie par le rapport des protéines des produits de l’élevage « consommables par l’homme », sur les protéines végétales « consommables par l’homme » consommées par les animaux.

89% des protéines consommées par les vaches laitières ne sont pas consommables par les êtres humains


Ainsi, si pour produire 1 kg de protéines animales (lait et viande), les vaches laitières consomment 5,0 kg de protéines végétales, les chèvres laitières 6,5 kg et les brebis laitières 7,8 kg, une grande partie de ces protéines végétales ne sont pas consommables par les êtres humains : 89% pour les vaches et les brebis laitières, et 86% pour les chèvres laitières.

« Par exemple, l’herbe est à 100% non consommable par les êtres humains, tout comme, selon la valorisation actuelle en France, les pulpes de betterave ou les tourteaux de colza. En revanche, il y a plus de compétition sur les tourteaux de soja, dont 60% des protéines seraient consommables par l’homme », expliquait Benoit Rouillé.

Un outil de calcul à destination des éleveurs en préparation


En considérant la part de protéines non consommables par les êtres humains dans la ration des ruminants laitiers, on obtient des efficiences protéiques nettes de 1,1 pour les chèvres laitières et de 1,2 pour les brebis laitières : c’est-à-dire qu’elles produisent légèrement plus de protéines consommables par l’homme qu’elles n’en consomment. Pour les vaches laitières, l’efficience protéique nette monte à 1,9 : soit près de 2 kg de protéines consommables par l’homme produites pour 1 kg consommé !

« D’un élevage à l’autre, l’efficience peut varier. C’est une combinaison de facteurs, entre la qualité et la quantité de fourrages, la nature et la quantité de concentrés, qui sont les aliments les plus en compétition avec l’alimentation humaine mais aussi la quantité et la qualité du lait produit. Nous allons prochainement mettre à disposition des éleveurs un outil de calcul pour qu’ils puissent se positionner quant à l’efficience protéique de leur troupeau. Il devrait être disponible en décembre sur le site du projet : idele.fr/eradal », annonce le responsable de projets.

 
(1) Utilisation efficiente des ressources alimentaires en production laitière pour produire des denrées alimentaires pour l’homme.
 

Santé - Alimentation

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