L’export de veaux laitiers nourrissons français a triplé en six ans

L’export de veaux laitiers nourrissons français a triplé en six ans. © L.Page/Cniel
Actuellement, la valorisation des veaux laitiers reste une problématique dans un grand nombre d’élevages à la fois en France, en Europe et dans le monde. Si Interbev et le Cniel ont commencé un travail pour rendre la filière veau plus durable, il n’y a, à ce jour, pas de méthode miracle. 
 
En 2020, Interbev et le Cniel ont remis au ministère de l’Agriculture un engagement commun pour améliorer l’adéquation entre disponibilités et débouchés des veaux issus du troupeau laitier et leur redonner une juste valeur. L’objectif : rendre la filière veau durable. Dans le cadre des conférences Grand Angle Lait, l’Institut de l’élevage est revenu sur les résultats de cet engagement. 
 
Chaque année, les membres de l’Union européenne exportent entre 1,5 et 2 millions de veaux. La France se classe au deuxième rang derrière l’Allemagne et devant les Pays-Bas, avec une croissance constante depuis 2014.

Comme l’indique l’Institut de l’élevage : « Quelques pays concentrent la majorité des importations. Entre 2019 et 2021, deux tiers des importations sont réalisées vers les Pays-Bas (43%) et vers l’Espagne (29%). »

 

Des veaux moins valorisés en France

Aujourd’hui, de plus en plus de petits veaux laitiers français sont exportés, en majorité vers l’Espagne. 

« Il y a dix ans, ces veaux laitiers nés en France étaient essentiellement valorisés dans le pays (veaux de boucherie, jeunes bovins voire en bœufs). Mais le recul relatif de ces productions, surtout celles de gros bovins, a entraîné une forte hausse des exportations en vif, principalement vers l’Espagne, qui ont atteint 350 000 veaux en 2021 », détaille l’Institut de l’élevage. 

Concernant leur valorisation, deux éléments sont mis en avant par l’Institut. En effet, la proportion de veaux mâles engraissés en veaux de boucherie est relativement stable depuis dix ans (63% en 2018). En revanche, la proportion de jeunes bovins et de bœufs à l’engraissement a chuté. Elle passe, respectivement, de 25% en 2008 à 14% en 2018 pour les jeunes bovins (12-14 mois) et de 12% en 2008 à 7% en 2018 pour les bœufs. Par conséquent, la part des nourrissons exportés en vif est passée de 4% en 2008 à 15% en 2018. 

22% des naissances sont des veaux croisés lait-viande

En France, alors que le total de naissances laitières purs ou croisés diminue de 13% par rapport à 2014-2015, les naissances de veaux croisés lait-viande sont en hausse de 52% par rapport à 2014-2015 et représentent 22% des naissances en 2020-2021. 

Une rentabilité pas toujours au rendez-vous

Aujourd’hui, les veaux sont valorisés de différentes manières en fonction des pays. En Nouvelle-Zélande, ils sont transformés en viande hachée dont 95% partent à l’export. Les prix de vente aux éleveurs sont faibles ou nuls dans certains cas. Aux États-Unis, ils sont généralement abattus à quelques jours, entre 35 et 70 kg vifs. Ils sont désossés et utilisés pour les hot-dogs, les saucisses, et pour en faire des viandes préparées.
Dans d’autres pays, comme aux Pays-Bas, au Québec ou en France, les veaux sont valorisés en veaux de lait (blancs) ou veaux de grain (rosés), dans ces deux cas, en fonction des pays, la rentabilité reste parfois limitée. 

Développer les bouvillons ?  

En conclusion, l’Institut de l’élevage l’affirme : « Il n’y a pas d’équation parfaite ». 

« Si toutes les valorisations trouvent des débouchés, sur le marché local ou à l’export, il reste difficile de dégager de cette étude une équation parfaite », indique l’Idele. 

Toutefois, l’utilisation d’herbe dans les rations est plébiscitée pour la production de bœufs et de bouvillons. À la fois pour des raisons d’image et aussi de coût de production. 
Toujours d’après l’Institut, le développement du bouvillon laitier serait une piste à creuser pour mieux valoriser les veaux laitiers. 

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