Limiter autant que possible le surcoût pour l'élevage français

La production sud-américaine de soja pâtit actuellement de conditions climatiques défavorables ajoutant aux tensions économiques actuelles. ©Dewald/Adobe Stock.
Depuis plusieurs mois, les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage constatent une envolée des cours de matières premières agricoles. Ils mettent tout en œuvre pour limiter au maximum le surcoût pour l'élevage français.

« Nous constatons, depuis l’été 2020, une hausse régulière du prix des principales matières premières utilisées en alimentation animale », observe François Cholat, président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (SNIA).

Dans un communiqué en date du 7 janvier, le SNIA rappelle que les cotations pour le blé tendre fourrager (rendu Pontivy) étaient de 184€/t en juin, et elles s’élevaient à 218€/t au 6 janvier. Le même constat est fait pour le maïs qui passe de 178€/t à 205€/t (rendu Pontivy), pour l’orge qui bascule de 170€/t à 211€/t (rendu Pontivy), pour le soja (Départ Montoir) et le colza (Départ Rouen) qui grimpent respectivement de 325€/t à 459€/t1 et de 229€/t à 311€/t. La prime « sans OGM » sur le tourteau de soja quant à elle est actuellement de 91€/t.

« Cette hausse importante des prix sur les céréales et les tourteaux d’oléagineux résulte de plusieurs paramètres et préfigure une tendance amenée à s’installer pour encore quelques mois selon les analyses de marchés, s’inquiète François Cholat. La récolte de maïs a été relativement décevante dans l’UE et dans les principaux pays producteurs du fait de la sécheresse, la Chine revient sur les marchés avec une augmentation spectaculaire de sa demande en soja et certains pays exportateurs de céréales, comme l’Argentine ou la Russie, ont indiqué des restrictions d’importations. »

La sécheresse qui touche actuellement l’Amérique du Sud renforce ces tensions économiques en plongeant le marché dans une incertitude inconfortable quant à la disponibilité en soja d’origine brésilienne dans les mois à venir.

« Le soja n’est pas la seule source de protéines à pâtir des conditions climatiques défavorables : la production européenne de colza a enregistré une baisse de 4,7% cette année (-3,3 Mt) à la suite des conditions météorologiques défavorables lors des implantations à l’automne 2019 », relève François Cholat. 

Diversifier les approvisionnements

La conjoncture économique est aujourd’hui difficile, c’est pourquoi les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage travaillent d’arrache-pied pour trouver des solutions afin de limiter au maximum le surcoût pour l’élevage français.

« Diversification des flux d’approvisionnements, révision des formules, optimisation des coûts logistiques sont autant de leviers qui sont aujourd’hui actionnés par nos entreprises pour maintenir la compétitivité des filières animales françaises. Nous mettons, comme toujours, tout notre savoir-faire au service de l’élevage pour garantir sa performance et sa résilience. L’exercice a ses limites et l’augmentation du coût de l’alimentation des animaux liée à celle des matières premières est une réalité que les filières françaises doivent intégrer dans leur stratégie », conclut François Cholat.

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