L’impact environnemental réduit par l’insémination

Le progrès génétique plus rapide et le plus faible nombre d'animaux nécessaires à la production de doses placent le schéma de sélecton génomique comme le moins impactant de tous sur l'environnement. Photo : DR
Une étude menée par l’Institut de l’élevage pour le compte d’Allice conclue :

Un élevage laitier passant de la saillie naturelle à l'insémination avec de la semence issue de taureaux sélectionnés (schémas de sélection classique ou génomique) peut réduire son empreinte environnementale de 7 à 11 % en cinq ans. Pour les élevages allaitants, plus faiblement émetteurs, le même processus peut conduite à une réduction de 2,5 % de leur empreinte sur l’environnement.

L’étude a analysé l’impact des différents schémas d’insémination sur :
  • le changement climatique (empreinte carbone) ;
  • l’eutrophisation terrestre ;
  • l’eutrophisation des eaux douces et marines) ;
  • l'acidification de l'atmosphère (pluies acides) ;
  • la raréfaction des ressources (énergie, eau, surfaces, etc.).

Menée selon les référentiels ISO d’analyse de cycle de vie (ACV), l’étude comprend l’ensemble du schéma de sélection en prim’holstein pour les bovins laitiers et en charolais pour les bovins allaitants et pas uniquement la production de semences. À ce titre, elle s’appuie, entre autres, sur les données et résultats de l’étude « empreinte carbone d’une paillette et d’un acte de mise en place » réalisé en 2014 par l’Union Services Coop pour le compte d’Allice.

Une analyse très théorique

Le projet a également permis de comparer l’impact environnemental potentiel des trois modes de sélection en bovins lait et viande que sont :
  • l’insémination artificielle en sélection classique ;
  • l’insémination artificielle en sélection génomique ;
  • la monte naturelle.

Compte tenu de la situation des élevages français dans lesquels les trois modes de reproduction cohabitent souvent, les résultats de l’étude font état d’impacts potentiels. Les résultats sont calculés sur des élevages qui n’utiliseraient qu’un seul mode d’insémination. De plus, les estimations sur les conséquences environnementales sont évaluées de manière maximale sans tenir compte des éventuelles interactions avec le milieu.

La génomique plus environnementale

Le progrès génétique existe bien entendu dans les trois schémas de sélection comparés dans cette étude. Il est un des premiers facteurs de baisse de l’impact environnemental des élevages. Il n’agit cependant pas en tant que tel sur les performances environnementales des systèmes. Il augmente le dénominateur (production de lait ou de viande) qui permet de réduire mathématiquement l’empreinte environnementale.

Les empreintes environnementales en production laitière sont ainsi réduites au minimum de 6,3 % dans le schéma de monte naturelle et de près de 11 % dans le cas de l’utilisation de semences sexée issue du programme génomique en cinq ans. En viande, le progrès génétique permet de réduite l’impact environnemental des élevages allaitants de 0,3 à 2,4 % en monte naturelle. L’impact peut être réduit de 4,3 % en cinq ans si l’élevage passe à l’insémination artificielle génomique.

Ce moindre impact environnemental des élevages de pointe est essentiellement dû au fait que les éleveurs recourant à la sélection utilisent moins d'animaux pour un même résultat. Autrement dit, il faut moins d’animaux pour produire autant ou le même nombre pour produire plus.

L'étude mentionne d’ailleurs :

En race allaitante, un schéma génétique est huit fois moins impactant qu'un système en monte naturelle, deux fois moins en race laitière.

Moins d’animaux pour autant de doses

À l’échelle de la production des doses pour les schémas d’insémination artificielle classique ou génomique, les impacts sont notamment corrélés au nombre de taureaux et à la durée de leur présence en centre :

Pour l’ensemble des impacts considérés en bovins laitiers, l’empreinte environnementale de la dose issue du programme génomique est significativement plus faible que dans le programme classique (de l’ordre de 50 à 71 % selon les postes). Dans le programme génomique, ce sont 600 mâles en entrée de programme et 180 mâles actifs qui produisent 3 500 000 doses sur 3,5 ans. Contre 1 800 mâles en entrée du programme classique, dont 600 sont présélectionnés pour seulement 60 actifs au final prélevés pendant 6 ans pour le même nombre de doses. En bovins viande, les doses issues du programme génomique sont 25 à 60 % moins impactantes que celles du programme de sélection classique. Ce qui s’explique par un nombre de mâles actif deux fois plus important pour le schéma de sélection génomique alors que le nombre de mâles entrant est le même. De plus, les mâles sont gardés 20 mois au lieu de 8 ans.

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