Mutualiser les données pour améliorer le conseil

Stéphane Le Foll aux Premiers RDV de l'agriculture connectée : "Il faut organiser l’accès aux données afin d’éviter leur privatisation." Photo : N. Tiers/Pixel image
L'utilisation des capteurs et objets connectés en agriculture bouleverse les métiers des agriculteurs et de leurs conseillers, et pose la question de l'accessibilité des différents acteurs aux données produites par ces nouveaux outils ; une masse de données souvent appelée Big data.

Pour les Premiers RDV de l'agriculture connectée le 16 octobre dernier, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est déplacé à l'Esa d'Angers  :

L’accessibilité aux données est un vrai sujet. Il faut donner aux agriculteurs la capacité collective de les maîtriser. Les Cuma ont été inventées hier pour mutualiser le matériel ; nous devons inventer la mutualisation des données, organiser l’accès aux données afin d’éviter leur privatisation. La donnée doit être partagée : c’est une question stratégique et d’efficacité.

Dans le domaine de l'élevage bovin, un vétérinaire et un éleveur du Maine-et-Loire (Régis Rupert et Vincent Guitton) réfléchissent depuis plusieurs années à cette question de l'usage des données dans les exploitations agricoles. Régis Rupert :

L'approche de la santé en élevage bovin est trop souvent monofactorielle : pour un problème, on identifie une cause et on prescrit un traitement. Avec l'augmentation de la taille des troupeaux et la nécessité de réduire l'usage des médicaments, il faut imaginer une autre façon de travailler : soigner les troupeaux plutôt que les vaches, et revenir à la zootechnie.

L'éleveur autorise l'accès aux données

Pour adopter une approche plus globale du troupeau, la limite réside cependant dans la dispersion et le cloisonnement des données relatives à l'exploitation. Les différents intervenants sur l'élevage possèdent chacun une partie des données, et l'éleveur est finalement déconnecté de ses propres données, ont constaté Régis Rupert et Vincent Guitton.

Les deux hommes ont donc créé il y a un an environ la plateforme iVache présentée à Angers lors de ces 1ers RDV de l'agriculture connectée. Elle permet de rassembler toutes les données relatives à un élevage, et de les faire parler entre elles. Théoriquement, cette base de données est accessible à tous les intervenants sur l'élevage, mais en pratique, c'est l'éleveur qui autorise ou non l'accès à ses données aux conseillers de son choix. Régis Rupert :

L'objectif est que le conseiller, lors de son intervention, passe le minimum de temps à saisir et mettre en forme des données, afin de pouvoir se concentrer sur l'analyse transversale de ces données et le conseil, et d'optimiser ainsi l'efficacité de son intervention. C'est donc la compétence du conseiller qui fait la différence.

À ce jour, 110 éleveurs de vaches laitières et de vaches allaitantes utilisent iVache. Le coût est de
20 euros/mois auxquels s'ajoutent 20 centimes/vache. Le conseiller qui souhaite l'accès aux données devra lui aussi payer 20 euros/mois. À noter : iVache est une solution web qui ne nécessite ni sauvegarde ni mise à jour.

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