Tout commence par l’apport de colostrum à la naissance. Le veau a besoin de 200 grammes d’anticorps à distribuer rapidement, car l’absorption des anticorps diminue rapidement. De ce fait, plus l'éleveur attend et moins le colostrum sera valorisé.
Parce que tous les colostrums ne se valent pas, il est important de vérifier la qualité. Les éleveurs disposent de différents outils pour la contrôler, le réfractomètre étant le plus efficace. La quantité de colostrum à apporter est à adapter selon la qualité.
Pour assurer la qualité du colostrum, il est nécessaire de travailler en amont sur l’alimentation des vaches taries. Il faut bien préparer l’animal à la future lactation et production de colostrum, rappelle Xavier Sys, conseiller expert génisses chez Oxygen conseil élevage.
Viser 220 kg à six mois
Le plan d’allaitement doit permettre un développement corporel le plus rapide possible.Les repères ont changé : avant, on recommandait une croissance de 800-850 g/jour de zéro à six mois. Aujourd’hui, le repère est de 1000 g/jour. Plus le veau est lourd au sevrage, plus il mange et meilleure sera la croissance post-sevrage. L’objectif de poids est de 200 à 220 kg à six mois, explique Xavier Sys.
Cependant attention à la qualité du lait en poudre. Il doit être le plus riche possible en protéines (plus de 24 %) et doit contenir moins de 18 % de matières grasses. La composition de la poudre est aussi importante. Il existe aujourd’hui des poudres végétales, moins chères mais qui permettent moins de croissance. La qualité des poudres à base de lait est meilleure, insiste le conseiller.
Il faut favoriser une digestion lente pour sécuriser la croissance. En effet, une digestion rapide occasionne une sensation de faim et de froid plus rapidement
Suivre la croissance
Sevrage à 70 jours à la SCEA Saint-Étienne Cette journée technique était organisée à la SCEA Saint-Étienne (Meurthe-et-Moselle), gérée par Jean-Philippe Duval. Aidé d’un salarié et d’un apprenti, il exploite 258 ha, dont 180 ha de cultures et 78 ha de prairies naturelles. Les 140 vaches laitières du troupeau produisent 10,070 kg/VL/an. Jean-Philippe Duval distribue 4 litres de colostrum dans les 2 à 8 heures suivant la naissance, avec sonde à drenchage. Il teste au préalable le colostrum au moyen d’un réfractomètre. Les veaux sont logés en case individuelle durant les deux premières semaines. Ils reçoivent du lait entier distribué au seau à tétine. Les génisses passent en case collective à partir de la troisième semaine. Le lait est distribué au milk-bar. De la troisième à la septième semaine, les veaux reçoivent un mash veau premier âge du commerce, distribué à volonté. Au cours de la huitième semaine, ils consomment 3 kg de mash veau plus du foin, et 3,5 kg de mash veau plus du foin la neuvième semaine. Du sevrage (à 70 jours) jusqu’à huit mois, les génisses reçoivent à volonté un mash fibreux que Jean-Philippe Duval compose avec 18 % de paille, 18 % de foin de luzerne, 10 % de mélasse, 9 % de farine de maïs, 9 % de tourteaux de colza, 9 % de ProxySoy et 2 % de minéraux. De huit mois à l’IA, les génisses passent en ration foin à volonté plus 2 kg de wheat feed et des minéraux. De l’insémination jusqu’au vêlage, la quantité de wheat feed est réduite à 1 kg. Le premier vêlage intervient en moyenne à 27,6 mois. De la naissance à deux mois, le GMQ est de 800 g/jour, soit un poids moyen à deux mois de 85 kg, en deçà de l’objectif de 100 kg à deux mois. Toutefois, avec un GMQ moyen de 1190 g/jour entre deux et six mois, les génisses atteignent le poids objectif à six mois, en moyenne 229 kg. |