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Fertilisation

P et K sur prairies : le minéral, loin d'être indispensable

Au-delà de 60 kg/ha de phosphore minéral, aucun impact positif de l’augmentation de dose n’a pu être observé sur la production d’une prairie. © Mathieu Lecourtier/Média&Agriculture

Pour les prairies, définir la bonne dose sous forme minérale ne se résume pas à compenser les exportations. Bon nombre de critères sont à prendre en compte pour ne pas sur ou sous-fertiliser les prairies permanentes et temporaires.

« Si un apport de fumier ou de lisier est réalisé tous les deux ans sur prairie permanente, il n’est pas nécessaire d’apporter du phosphore et du potassium sous forme minérale. Si l’épandage est triennal, un apport de potassium minéral lors de la troisième année sera nécessaire. Si les apports d’engrais de ferme sont irréguliers, il est inutile de compléter la fertilisation en P et K les deux premières années. L’épandage d’éléments minéraux est à prévoir à partir de la troisième année. C’est d’autant plus vrai pour les prairies de fauche qui ne bénéficient pas des restitutions des animaux », indique Didier Deleau, ingénieur régional fourrages à la station expérimentale Arvalis – Institut du végétal de Saint-Hilaire-en-Woëvre.

Cette conduite, la station expérimentale de Saint-Hilaire-en-Woëvre l’a tenue en s’appuyant sur des analyses d’herbe régulières. Dans les années 1990, elle épandait 25 t/ha de fumier tous les deux ans et fertilisait les prairies n’ayant pas reçu de fumier une année par 70 u/ha de P2O5 et 140 u/ha de K2O. Depuis 1997 et la réalisation des analyses d’herbe, la ferme n’épand plus que 15 à 20 t/ha de fumier tous les trois ans et fait l’impasse sur la fumure minérale. Cela a engendré une économie de l’ordre de 5000 €/an pour cette ferme qui compte 80 ha de prairies permanentes, sans baisse significative des rendements ni dégradation de la qualité de la flore.

L’analyse d’herbe, meilleur indicateur des éléments fertilisants

Pour les prairies permanentes, l’analyse d’herbe est sans aucun doute le seul outil pour estimer les besoins de fertilisation pour les éléments P et K. En effet, il est difficile d’interpréter une analyse de sol sous prairie permanente. Sans mélange des horizons, un enrichissement de surface est observé du fait des apports organiques et minéraux, des restitutions par les plantes et par les déjections animales.

De fait, « se pose la question de la profondeur de prélèvement, note Didier Deleau. De plus, aucun travail n’a jamais été mené pour interpréter les résultats potentiels d’une analyse de terre sous prairie ».

Ainsi, l’analyse d’herbe est de loin la solution la plus précise. Il faut cependant attendre la campagne suivante pour adapter sa stratégie de fertilisation en fonction des résultats obtenus. Malgré ce décalage dans le temps, l’analyse d’herbe apporte une bonne appréciation de la capacité des plantes à prélever les éléments fertilisants dans le sol et permet d’en déduire également la disponibilité des éléments dans le sol.

Retrouver l'article de Mathieu Lecourtier en intégralité dans le numéro de février de Cultivar élevage.

 

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