Paratuberculose : un combat de longue haleine

La paratuberculose est une maladie de l’intestin des bovins, contagieuse, chronique et incurable. CP : DR.
Les tests d’environnement constituent un moyen de détection abordable, et pourraient être à l’avenir davantage déployés dans les protocoles de lutte contre la paratuberculose, en complément d’autres techniques d’investigation et de pratiques préventives. 

Aussi connue sous le nom de maladie de Johne, la paratuberculose est une maladie de l’intestin des bovins, contagieuse, chronique et incurable. Elle est causée par un agent bactérien, Mycobacterium avium sous-espèce paratuberculosis, souvent désigné par l’acronyme MAP, ou bacille de Johne. Cette bactérie est proche parente de Mycobacterium bovis, l’agent responsable de la tuberculose chez les animaux et chez les humains, dans la sphère broncho-pulmonaire. Il s’agit d’une maladie aux conséquences économiques importantes. À l’échelle de l’élevage concerné, les animaux atteints voient leur état corporel se dégrader, ainsi que leurs performances laitières, leur fertilité et leur immunité, ce qui les fragilise vis-à-vis d’autres pathologies.

Un impact sur l'image de l'élevage 

L’abattage précoce, afin de limiter la transmission de la maladie, pénalise la durée des carrières et diminue l’efficience du système d’élevage (estimée par exemple à travers le ratio du nombre de litres de lait produit par jour de vie). Sous sa forme aiguë, la paratuberculose entraîne la mort du bovin. À l’échelle collective, la paratuberculose fait peser une épée de Damoclès sur les filières d’exportation d’animaux vivants, puisqu’elle peut potentiellement justifier des restrictions à titre sanitaire. Enfin, l’impact sur l’image d’un élevage, si des photos ou des vidéos d’animaux fortement amaigris par les conséquences de la paratuberculose se mettaient à circuler sur les réseaux sociaux, n’est pas à négliger. 
 

Une longue période d’incubation 

Le bacille de Johne est une mycobactérie capable de persister dans le sol, dans le fumier ou dans le lisier pendant un an. Il survit aussi dans l’eau, résiste au froid, à la chaleur et à des désinfectants tels que la javel. Si les animaux s’infectent le plus souvent au cours des premiers mois de leur vie – par le colostrum, le lait, les bouses ou du matériel en contact avec ces sécrétions – la période d’incubation est extrêmement longue. La maladie peut se révéler deux à six ans après l’infection, le plus souvent chez des animaux de plus de cinq ans, à l’occasion d’un stress (maladie, vêlage, parasitisme, déséquilibre alimentaire, relocalisation...). Au cours de la longue phase subclinique qui précède l’apparition de symptômes cliniques, à savoir une diarrhée persistante sans fièvre ni perte d’appétit et un amaigrissement très rapide, les performances se dégradent insidieusement et la vache excrète la bactérie dans ses bouses.

Une perte économique de l'ordre de 100 € par animal et par an

Aussi, quand un animal exprime la forme clinique, on estime de 20 à 25 % la proportion de ses congénères infectés dans le troupeau, et à l’échelle de ce troupeau, les pertes économiques dues à la sous-production sont alors de l’ordre de 100 €/animal et par an. Pour compléter le tableau, il n’existe à l’heure actuelle ni vaccin disposant d’une autorisation de mise sur le marché ni traitement efficace. Cette cinétique de contamination au sein d’un élevage complique son dépistage, notamment aux premiers stades, silencieux et subclinique, avec des tests disponibles peu sensibles. 
En l’absence de perspective d’éradication de cette maladie à moyen terme, les stratégies de lutte collectives reposent principalement sur des recommandations dans le registre de la biosécurité pour éviter sa propagation. Dans un élevage indemne, il faut éviter d’introduire un animal porteur, c’est-à-dire s’entourer de toutes les précautions possibles avant l’achat : demander des dépistages à l’introduction, acheter dans des cheptels certifiés 
indemnes. Dans un élevage touché, le processus d’élimination de la maladie est extrêmement long, puisqu’il faut éliminer les animaux au fur et à mesure qu’ils entrent en phase subclinique, tout en tentant d’abaisser la pression bactérienne dans l’environnement, notamment celui du bâtiment d’élevage, par une combinaison de mesures d’hygiène et de compartimentation.
 
Retrouvez l'intégralité de l'article dans Cultivar Élevage n°724 de mars : 

Lait

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15