Pâture et fauche en bandoulière

Pour qu’un pâturage tournant soit équilibré, il faut compter 50 % de la surface au pâturage dès le printemps, 20 % de fauche précoce et 30 % de fauche tardive. Photo : L.Theeten/Pixel image
La valorisation de l’herbe au pâturage est le principal levier pour atteindre l'autonomie alimentaire présenté par Didier Deleau, ingénieur régional fourrages à la station expérimentale Arvalis-Institut du végétal de Saint-Hilaire-en-Woëvre. Comme mon-Cultivar élevage a déjà pu s’en faire l’écho, il conseille notamment de lâcher les animaux le plus tôt possible en saison et de les rentrer le plus tard possible aussi. Pour appuyer son propos, il a pris l’exemple de la ferme de Saint-Hilaire-en-Woëvre :

Une mise à l’herbe plus précoce de 15 jours dans le système allaitant naisseur engraisseur avec 53 vaches charolaise permet d’économiser : 14 tMS soit 4,7 ha d’enrubannage ; 17 t de paille soit 4,2 ha de céréales ; 60 heures de travail.

Pour que cette mise à l’herbe précoce soit pleinement favorable à la production d’une prairie permanente, l’expert d’Arvalis-Institut du végétal préconise de gérer la pousse de l’herbe via un pâturage tournant. Il préconise cinq à six parcelles pour un élevage allaitant et huit à dix pour un élevage laitier au printemps. À ce sujet, Joël Martin, animateur régional de la filière bovins viande en Champagne-Ardenne, incite les éleveurs à ne pas investir uniquement dans les bâtiments et le matériel pour faciliter le travail en période hivernale :

Il est essentiel de mettre en place des moyens pour maximiser la surface pâturable et pratiquer l’alternance entre fauche et pâture. Les clôtures et l’abreuvement sont des investissements utiles. Tout comme l’utilisation d’un système de contention facilitant la manipulation des animaux. Mais l’action la plus judicieuse ne serait-elle pas de pratiquer des échanges parcellaires entre agriculteurs pour maximiser la valorisation de l’herbe, éviter les bétaillères qui se croisent au printemps et ainsi nourrir les animaux à moindre coût.

50 % de la surface pour la fauche

Gérer l’herbe par le pâturage tournant, revient principalement à bien gérer la pousse de l’herbe au printemps. Entre le mois d’avril et de juin. Il convient durant cette période de ne pas se faire dépasser par la croissance de la prairie. Il est important de savoir que les trois quart du volume d’herbe produits par une prairie sur une année l’est lors du premier cycle entre début avril et début juin. À ce titre d’ailleurs, Didier Deleau précise :

Entre le 15 avril et le 15 juin, Arvalis-Institut du végétal préconise : 45 ares/UGB dans les parcelles ne recevant aucune fertilisation ; 35 ares/UGB dans les pâtures recevant en moyenne 50 unités d’azote par ha et par an ; 30 ares/UGB dans les prairies comptant 80 unités d’azote par ha et par an en moyenne.

Le temps de séjour des animaux doit être compris entre 5 à 7 jours par parcelle et ils doivent revenir sur une même parcelle tous les 18 à 21 jours au plus tard sur.
Après le 15 juin, la surface attribuée au pâturage des animaux doit être le double de celle octroyée au printemps. Ainsi, Arvalis-Institut du végétal conseille, dans un schéma de pâturage tournant, de réserver autant de surface destinée à la fauche que celle pâturée dès la mise à l’herbe. Didier Deleau explique les fondamentaux :

Pour assurer à la fois une très bonne valorisation de l’herbe au pâturage et la constitution des stocks hivernaux, il faut réserver 50 % d’une parcelle à la pâture, 20 % à la fauche précoce et 30 % à la fauche tardive. Moyennant une fauche précoce au 15 mai et un temps de repousse d’un mois, les animaux bénéficieront d’une surface supplémentaire de pâturage dès le 15 juin. Les 30 % restant sont fauchés à la mi-juin et pâturés dès la mi-juillet.

Cette stratégie permet notamment de desserrer progressivement les animaux au pâturage et de passer plus facilement à travers une période de sécheresse s’il y en a une. Le plus souvent, les éleveurs donnent une trop grande proportion de surface à pâturer au printemps. Ce qui pénalise donc la constitution des stocks fourragers.
Dans le cas d’une période de sécheresse et donc de moindre pousse de l’herbe, l’expert d’Arvalis – Institut du végétal incite les éleveurs à bloquer les animaux sur une parcelle « parking » quitte à les affourrager plutôt que d’hypothéquer la production de toutes les parcelles pour le restant de la campagne. Mieux vaut en condamner une…

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