Réduire l’empreinte carbone des élevages de 15 à 20 %, c’est possible !

Réduire l’empreinte carbone des élevages de 15 à 20 %, c’est possible !  ©H.Grare/TerroirEst
Pour répondre aux objectifs de lutte contre le changement climatique, et conscient de l’importance de réduire l’empreinte carbone du lait, le Cniel a lancé la démarche Ferme laitière bas carbone, qui fait suite au projet pilote Life Carbon Dairy.

Cette démarche a pour ambition de réduire de 20 % l’empreinte carbone du lait en 2025 par rapport à 2015 et l’objectif d’engager 100 % des éleveurs français dans la démarche d’ici 2028. 

Un diagnostic basé sur l'outil Cap'2ER

Afin d’évaluer et de mettre en place des actions pour réduire ces émissions, l’Idele en partenariat avec le Cniel, Interbev, CNE, APCA, FCEL et Coop de France a développé CAP'2ER®. Cet outil permet de réaliser une évaluation environnementale multicritères dans les élevages de ruminants et de construire des plans d’actions pour réduire les impacts environnementaux de l’élevage. Il se décline en deux niveaux : un premier niveau simplifié pour sensibiliser les éleveurs à la thématique environnementale mais aussi identifier les premiers leviers et un second niveau détaillé pour construire les plans d’action. 

En élevage laitier les émissions brutes de GES sont comprises entre 0,97 et 1,03 kg éq.CO2/ l de lait corrigé

Ainsi, 7 307 diagnostics Cap’2ER de niveau 2 ont été analysé en bovin lait sur la période 2013-2019 et 1 847 de niveau 1 en bovin viande sur la période 2016 et 2018. L’objectif est de réduire l’empreinte carbone des produits lait et viande respectivement de 20 % et 15 % à horizon 2025. 
Concernant les élevages laitiers, les émissions brutes de GES (sans prise en compte du stockage/déstockage de carbone) sont comprises entre 0,97 et 1,03 kg éq.CO2/ l de lait corrigé selon le système fourrager avec une moyenne à 0,98 kg éq.CO2/ l de lait corrigé. La compensation des émissions de GES par le stockage varie de 8 % pour le système « Plaine > 30 % maïs » à 43 % pour le système « Montagne Herbager » et se situe en moyenne à 13 %. Dans le cadre de l’étude, l’empreinte nette du lait pour les 7 307 diagnostics étudiés s’établit à 0,84 kg éq.CO2/ l de lait corrigé avec une variabilité intersystème s’étalant de 0,59 kg éq.CO2/ l de lait corrigé pour le système « montagne herbager » à 0,89 kg éq.CO2/ l de lait corrigé pour le système « plaine > 30 % de maïs ». 

Forte variabilité observée entre les systèmes

Pour les élevage allaitants, les émissions de GES des principaux systèmes allaitants sont comprises entre 8,75 et 23,26 kg éq. CO2/kg pbvv. Dans cette étude, la moyenne des émissions de GES, tout système confondu, est de 17,96 kg éq. CO2/kg pbvv et 31,8 % des émissions sont compensées par le stockage de carbone. Une forte variabilité intrasystème est observée. Sur tous les systèmes bovins viande, les élevages ayant les émissions brutes les plus faibles (quartile inférieur) ont des émissions brutes de GES notablement inférieures par rapport à la moyenne. Les émissions de GES des élevages varient en fonction de leur performance technique notamment sur la consommation d’intrants et la productivité du troupeau quel que soit le système considéré. 

-15 à 20 % d'emission de carbone : un objectif atteignable ! 

Afin d’arriver à réduire l’empreinte carbone des produits lait et viande respectivement de 20 % et 15 % à horizon 2025, il est nécessaire d’intégrer systématiquement la thématique carbone au conseil en élevage. Les leviers d’actions à mobiliser sur les exploitations portent principalement sur l’optimisation du fonctionnement du système et une meilleure gestion des intrants. Ce constat est valable pour les productions bovins viande et bovins lait. 

Miser sur les crédits carbone

Pour accélérer cette dynamique, plusieurs pistes sont prometteuses. Tout d’abord, les leviers d’actions pour réduire les émissions de GES mis en évidence ont un impact économique positif sur l’exploitation. Le message envers les éleveurs est donc clair : réduire ses émissions de gaz à effet de serre, c’est améliorer son revenu. Ensuite, les Crédits Carbone vont permettre de financer la transition environnementale des éleveurs. On peut envisager à terme la monétarisation des autres impacts positifs de l’élevage herbivore qui pourrait permettre de financer de nouveaux programmes d’amélioration sur les exploitations notamment sur les aspects biodiversité.

De nouvelles solutions sont à venir 

Enfin, de nouvelles solutions sont en cours de développement pour agir sur les émissions de méthane entérique des bovins qui représentent plus de 50 % des émissions de GES. Ces solutions couplées également à des évolutions génétiques pourraient permettre de poursuivre l’amélioration des empreintes carbone en production bovine afin de répondre aux ambitieux objectifs nationaux et européens. 
Enfin, l’ensemble des partenaires de la Ferme Laitière Bas Carbone et du programme Life Beef Carbon s’accordent pour dire, que d’après ces diagnotics, l’objectif de réduire l’empreinte carbone de 15 à 20 % semble atteignable. 

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