Stress thermique : un impact sur la productivité des vaches laitières

Le stress thermique peut avoir un impact sur la productivité des vaches laitières de plusieurs manières, notamment en réduisant l’ingestion et la production de lait, et en affectant les performances de reproduction. CP : AdobeStock/oceane2508
Avec l’été, revient le risque d’épisodes de fortes chaleurs, peu appréciés par les vaches laitières qui se sentent plus à l’aise au frais. « La zone de température de confort de la vache se situe entre - 5 °C et 20 °C. Lorsque sa température corporelle (de 38,5 °C) est dépassée, l’animal entre en stress thermique », explique Olivier Véron, nutritionniste chez Littoral Normand.

Le stress thermique est fonction de quatre paramètres : la température ambiante, l’humidité relative, le rayonnement solaire et la vitesse de l’air.
Il s’évalue grâce à l’ITH (index de température humidité), valeur fonction de l’humidité relative et de la température ambiante.

« Si l’ITH est inférieur à 68, l’animal est en conditions de thermoneutralité, c’est-à-dire que la chaleur n’altère pas ses performances. Au-delà de cette valeur, l’animal est en stress léger (entre 68 et 72), en stress modéré (de 72 à 78), ou sévère (de 78 à 84). En Normandie, où les niveaux d’humidité relative sont de 50 à 70%, l’animal est en stress léger dès 21-22 °C, en stress modéré dès 24-25 °C, et en stress sévère à partir de 28-30 °C. »

 
Baisse de l’ingestion et chute de réussite à l’IA

Le stress thermique, même à faible niveau, peut avoir un impact significatif sur la production et sur le bien-être des bovins. La première conséquence est une modification du comportement de l’animal, qui reste debout plus longtemps pour évacuer un maximum de chaleur et qui cherche à se coucher dans des endroits plus frais et humides (dans les couloirs de raclage, les lieux ombragés, les courants d’air).

Le stress thermique pénalise également l’ingestion d’aliments.

« La vache réduit d’elle-même son métabolisme et limite son ingestion pour produire moins de chaleur. L’effet se constate environ deux jours suivant l’élévation de la température. Cette modification de l’ingestion porte plus sur les fourrages que sur les concentrés », indique Olivier Véron.

En moyenne, la perte est de 0,8 kg de MS ingéré/°C supplémentaire au-delà de 25 °C (en situation de stress modéré).

De - 3 à - 4 kg de lait sur la première lactation

Conséquence directement liée à cette baisse d’ingestion : la production laitière diminue. Une étude italienne1 montre que la baisse de production de lait est d’environ d’1 kg/j chez les animaux en stress thermique léger, de 3 kg/j chez ceux en stress modéré, et supérieure à 5 kg/j chez les animaux en stress sévère.
Un autre effet se constate sur les performances de reproduction des vaches laitières : dès que l’ITH s’approche des 70, le taux de réussite à l’IA chute significativement.
 
L’impact du stress thermique s’observe également chez les vaches taries – dont la production laitière recule de 3 à 4 kg en moyenne sur l’ensemble de la lactation suivante – ainsi que sur la descendance : les vaches soumises à un stress thermique donnent naissance à des veaux moins lourds (- 6/7 kg) qui sont sevrés à des poids plus faibles (d’environ 10 kg). « Les génisses issues de vaches en stress thermique produisent moins de lait – environ 3 à 4 kg – sur leur première lactation », chiffre Olivier Véron.

(1) Étude de 2001 à 2007, 190 000 VL holstein, 484 élevages.

Santé - Alimentation

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