Strongles digestifs : les clés pour maîtriser le parasitisme

« II faut favoriser l'acquisition de l'immunité protectrice chez les génisses pour limiter les conséquences à l'âge adulte », insiste Elsa Gueguen, vétérinaire conseil chez Seenovia. CP : H.Flamant/Terroir Est

Les parasites internes du pâturage sont nombreux et variés. Leur pathogénicité est très variable : il est indispensable de bien les connaître pour les gérer au mieux. Zoom sur les strongles digestifs avec Elsa Gueguen, vétérinaire conseil chez Seenovia (groupe Seenergi).

« Les strongles digestifs font partie des parasites de pâturage parmi les plus courants. Ils peuvent entraîner des retards de croissance chez les génisses ou des baisses de production laitière chez les adultes, allant jusqu’à des amaigrissements et des diarrhées », introduit la vétérinaire.

Les phénomènes de résistance des parasites aux antiparasitaires, en progression dans les élevages bovins depuis le début des années 2000, sont également à prendre en compte, ainsi que l’incidence indirecte liée à l’excrétion des résidus des traitements antiparasitaires dans les bouses qui impactent tout l’écosystème pâturé.
Les impacts économiques peuvent être importants. Faut-il pour autant viser le zéro parasite ? 

« Les bovins sont capables de mettre en place une immunité protectrice. Elle s’installe lors d’un contact répété avec les parasites avant le premier vêlage. Il faut favoriser l’acquisition de cette immunité chez les génisses, ce qui permet de limiter les conséquences à l’âge adulte. Viser le zéro parasite n’a donc pas de sens. »

Favoriser l’immunité protectrice

Pour savoir si les génisses ont acquis une immunité protectrice, il faut calculer le temps de contact effectif (TCE) : il s’agit de la durée totale du pâturage avant le premier vêlage, à laquelle on soustrait les traitements rémanents et les périodes de forte complémentation.

« Nous estimons que l’immunité est acquise lorsque le TCE est supérieur à huit mois avant le premier vêlage », indique Elsa Gueguen.

Tout l’enjeu est de mettre en contact l’animal avec les parasites pour développer son immunité, mais ce dernier ne doit pas provoquer des pertes de croissance. Il faut donc maîtriser l’infestation par une bonne conduite du pâturage. Plusieurs stratégies sont possibles :
- préventive (prairies saines, mise à l’herbe tardive et rentrée précoce, pas de surpâturage, bon été général des animaux) ;
- d’évasion (rotations sur au moins trois ou quatre parcelles et succession de parcelles) ;
- de dilution (chargement à l’hectare faible, alterner génisses et vaches, complémenter au pré et alterner les espèces herbivores).

Si nécessaire, des traitements raisonnés ciblés peuvent être mis en place chez les génisses. Des outils permettant de prédire les périodes de risques existent. Elsa Gueguen cite Parasit’Sim, dont une version simplifiée est disponible sur le site Internet de l’Institut de l’élevage.

« Il faut suivre le GMQ pour repérer rapidement d’éventuelles pertes de croissance et pour réaliser des analyses coproscopiques en cas de suspicion d’infestation ou un dosage de pepsinogènes à la rentrée du pâturage. »

 
Retrouvez l’ensemble de la présentation :


 

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