Tarissement à l’herbe : un défi technique

« Il faut tarir des vaches avec un bon état corporel. L’objectif est d’avoir une note d’état corporel (NEC) de 2,5-3 en début de tarissement et de 3-3,5 au vêlage », rappelle Jérôme Larcelet, expert nutrition chez Seenorest. CP : L.Page/Cniel
« Le tarissement de la vache laitière doit faire l’objet d’une attention particulière. Les enjeux sont multiples : soigner et reposer la mamelle, et préparer la lactation à venir ainsi que la future reproduction. Quels que soient la race, l’environnement et la saison, les objectifs sont toujours les mêmes », introduit Jérôme Larcelet, expert nutrition chez Seenorest.

Différents régimes peuvent convenir aux vaches taries. « Le tarissement à l’herbe n’est pas forcément le plus facile à gérer », précise-t-il. Pour comprendre les difficultés que peut poser le tarissement à l’herbe, Jérôme Larcelet rappelle quelques points clés.

« Le rumen est le moteur de la vache. Il ne faut pas couper le moteur pendant le tarissement, mais plutôt l’alimenter à bas régime », explique Jérôme Larcelet.

Il est préférable d'éviter les diètes traumatisantes, de maintenir les flores microbiennes amylolitiques et cellulolytique, de limiter la régression des papilles ruminales en gardant une source d’amidon et de limiter les transitions alimentaires pendant la période de tarissement. Il faut également favoriser l’ingestion. Jérôme Larcelet recommande d’apporter une ration « fraîche » tous les jours, de donner les meilleurs fourrages (appétents) aux taries, et de ne pas oublier les fourrages fibreux. Il est également nécesaire d'apporter de l’eau de qualité en quantité, et de ne pas négliger le confort.

Baca négative en phase de préparation au vêlage

Trois semaines avant le vêlage la Baca, (balance anions cations) doit être proche de zéro voire être négative.

« Les objectifs sont de contrôler la régulation du calcium chez la vache tarie et de préparer la mobilisation importante de calcium au vêlage. »

Les intérêts sont multiples : limiter l’hypocalcémie clinique et subclinique ainsi que les non-délivrances et les métrites, améliorer la qualité du colostrum et favoriser les démarrages en lactation. Il faut donc limiter les aliments alcalinisants (herbe pâturée, ensilage d’herbe, foin de luzerne, bicarbonate de sodium…).

« Il est possible d’utiliser des sels anioniques pour baisser la Baca de la ration (cholrure de magnésium ou de calcium). Attention aussi à ne pas pénaliser l’ingestion. »

Privilégier les parcelles proches de l'exploitation

Sachant tout cela, quelles sont les contraintes du tarissement au pâturage ?

« Souvent, les taries sont dans des parcelles éloignées, ce qui rend la surveillance et la complémentation plus difficiles. Toutes les prairies ne conviennent pas, notamment celles riches en légumineuses, la pousse et la richesse de l’herbe sont aléatoires sur toute la saison, donc aussi sur la période de tarissement, et il n’y a pas de garantie quant aux quantités ingérées », met en garde Jérôme Larcelet.


L'expert recommande de privilégier les parcelles avec peu d’herbe et de légumineuses, de mettre un fourrage fibreux (foin/paille) à disposition, de veiller à maintenir un apport d’amidon (ensilage de maïs ou céréales) et d’apporter des minéraux ainsi que du sel sous la forme de seau ou de pierre à lécher.

« La phase de préparation au vêlage est encore plus délicate à gérer au pâturage. Il est préférable de la faire en bâtiment ou dans une parcelle très proche où il est possible de piloter l’alimentation comme on le souhaite. »

Santé - Alimentation

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