Vendredi 17 juin, sous le regard des vaches réfugiées au bâtiment pour échapper à la chaleur, Delphine Fournier, responsable commerciale pour Alsace Lait, expliquait la nature du partenariat pour du lait « engagé » qui lie les parties prenantes.
« Lidl est un client d’Alsace Lait depuis 30 ans. L’enseigne nous achète des produits Alsace Lait, et nous élaborons des produits vendus sous leur marque de distributeur », posait-elle.
Contrats tripartites
À ces deux relations de base s’en ajoute une nouvelle : Alsace Lait a élaboré une brique de lait UHT « engagé », sous la marque Alsace Lait, dans un packaging mis en œuvre exclusivement pour Lidl, et qui sera commercialisée dans le cadre d’un accord de prix garanti à 425 €/1000 l. Autre clause du contrat : une exclusivité d’un an avec Lidl pour ce produit. Ensuite, il pourra être décliné pour les autres enseignes de la grande distribution. En effet, Alsace Lait souhaite développer ces contrats tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs qui permettent de mieux valoriser le lait.Le contrat concerne 500000 litres de lait, soit peu au regard des 150 Ml de lait collectés par Alsace Lait. Mais c’est un symbole, un signal, qui marque la volonté d’Alsace Lait de développer de tels partenariats pour mieux valoriser le lait de la coopérative, et de certains acteurs de la distribution de commercialiser des produits plus responsables. Les consommateurs, eux, ont la possibilité de choisir un lait collecté localement et qui aboutit à un meilleur paiement du lait pour les producteurs.
Le choix d’un lait local et équitable
Michel Biero, patron de Lidl France, se balade avec sa bonne humeur dans les allées de l’étable. Il porte fièrement les couleurs de l’enseigne de distribution, et se présente comme « Alsacien et fier de l’être » : il est né à Meistratzheim. Après avoir œuvré à la montée en gamme de l’enseigne, son cheval de bataille est la juste rémunération des producteurs. Une bataille engagée suite au saccage de magasins Lidl par des agriculteurs, en 2014.« J’en ai eu assez d’avoir à payer des réparations. Alors j’ai rencontré des éleveurs de porcs, j’ai travaillé avec eux, et nous avons mis en place des démarches tripartites », explique-t-il.
Ce créneau « responsable » représente « 20 à 25% du business » sur ces segments de marché.
« Personnellement, je pense qu’il faut agir pour sauver l’élevage, qui va mal. Lidl se porte bien, même si on paie du lait un peu plus cher. Et je n’ai plus de dégâts dans mes magasins », conclut-il.